1900, le poids de la société, la misogynie qui faisait penser qu’une femme ne pouvait pas écrire un roman à succès, et Colette (22ans) signe du nom de son mari, Willy ,critique littéraire et musical en vue.
Pourtant la vérité finit par triompher et Colette est reconnue comme un très grand écrivain dont les ouvrages peuvent enfin paraître sous son nom.
Cette amie des chats, cette grande amoureuse, cette fabuleuse femme de lettres a laissé une œuvre reconnue par la Pléiade.
Des générations de jeunes (garçons et filles) ont lu au moins un des 5 « Claudine » (Claudine à l’école, Claudine à Paris, Claudine en ménage,Claudine s’en va, La Retraite sentimentale).
Les grands auteurs poursuivent dans le temps et se métamorphosent, c’est le cas de Colette grâce à la dessinatrice Lucie Durbiano qui vient d’adapter magistralement « Claudine à l’école » en bande dessinée.
Lucie Durbiano est une auteur de grande qualité à l’écriture sensuelle, acidulée, poétique et pleine de finesse et de drôlerie. Elle a publié 5 autres BD : Lo, Melo Pop, orage et désespoir, le rouge vous va si bien et autres histoires, Trésor.
Elle s’est souvenue de ses lectures de «Claudine à l’école » pendant son adolescence. Période essentielle de recherches et de tâtonnements et où les récits des premiers émois amoureux prennent un sens à la fois drôle et passionnant.
Dans le roman de Colette adultes ou adolescentes les femmes soupirent après quelques beaux mâles ou comme Claudine pour Aimée, la nouvelle institutrice.
Si le désir est présent, l’innocence des sentiments aussi, alors Lucie Durbiano a trouvé la palette parfaite pour exprimer cela, être fidèle à l’œuvre et surtout au mode graphique contemporains de Colette.
« C’est une petite rebelle. Je me suis inspirée de Colette, son nez un peu long et son menton pointu, sa chevelure libre et ses boucles qui roulent sur son dos et ses épaules. »
Un magnifique album, paru chez Gallimard, à recommander à tout le monde sans catégories d’âge. L’amour n’a pas d’âge.
Gilles DESNOIX