Bassin minier – Les élus font les yeux doux aux internes en médecine

Ils sont tous là, réunis dans le salon d’honneur de l’hôtel de ville de Montceau-les-Mines, Philippe Collange-Campagna, directeur du GHT, Jean-Michel Suignard, directeur délégué du centre hospitalier de Montceau, Benjamin Adam, vice-président de l’Association des Jeunes Médecins Généralistes de Bourgogne (AJMGB), les maires et élus des quatre communes du Bassin minie.

Devant eux, six internes en médecine en stage à l’hôpital ou dans les cabinets médicaux qui, le jour venu, auront à choisir le lieu où ils pratiqueront. Forcément, l’opération séduction des maires a pour objectif de les inciter à augmenter le nombre de médecins à Blanzy, Montceau-les-Mines, Sanvignes et Saint-Vallier ou même Saint-Romain-sous-Gourdon où la commune vient de réceptionner un Espace santé ou encore Perrecy-les-Forges.

Dans le cadre de leurs études, les internes en médecine ne voient pour l’heure que des avantages mais quant à poser définitivement leurs valises à Montceau-les-Mines ou dans le coin, c’est une autre histoire que Marie-Claude Jarrot a tenté de rendre la plus belle possible.

« On nous chouchoute » reconnaît Idris, 25 ans, étudiant en septième année. Il a déjà fait un premier stage de six mois aux urgences, « je refais six mois à Esculape (maison de santé pluridisciplinaire à Montceau). Dans deux ans, à la fin de son cursus, « je pense retourner à Lyon » d’où il est originaire. « Mais il n’est pas impossible que je prolonge ici, notamment aux urgences. Je ne sais pas encore », témoigne-t-il. Dans les avantages, « je connais déjà les lieux et c’est plus calme qu’à Lyon. Et puis à Montceau, il existe un système d’entraide ». Dans les inconvénients, il cite, « ça manque d’activités ».

 

 

Le logement, premier critère de choix

 

 

Vanter les mérites en particulier de Montceau-les-Mines, madame le maire et son adjoint, Georges Bagnard, un ancien de la maison (des hôpitaux), l’ont fait avec doigté en direction des internes en médecine. « On souhaite vous garder, vous donner envie de rester » formule Marie-Claude Jarrot.

La construction du nouvel hôpital, un projet de 70 M €, pourrait-il les amadouer ? Possible, à condition que « des détracteurs cessent de nuire à l’hôpital, ils disent des choses fausses » balance le maire qui, sans les citer, vise le Codef et le parti communiste.

Dans l’immédiat, les futurs médecins ont des préoccupations plus terre à terre, notamment le logement car en septembre prochain, l’internat à l’hôpital ne sera plus disponible en raison des travaux nécessaires aux urgences. La ville de Montceau va proposer des appartements à la résidence des Peupliers, une proposition transitoire et « pourquoi pas aménager une péniche », une proposition du docteur Paris reprise par Benjamin Adam.

Tout le monde l’a compris, le logement est indispensable pour les internes car « c’est le premier critère pour établir un projet professionnel et un projet de vie » avance le docteur Maryline Blanc, maître de stage. « Nous aimerions savoir où nous serons en septembre, sans quoi nous ne viendrons pas à Montceau » prévient une interne.

Des logements, il y en aura prochainement, ils sortent ou vont sortir de terre, (Loison, OPAC et Blanchard), « parce que c’est le nerf de la guerre » ajoute Maryline Blanc.

Même le centre nautique et sa piscine interpellent les futurs médecins. « Elle est fermée le week-end », en raison des économies d’énergie » se défend le maire. Dès que le prix du MWh baissera…

L’important aussi pour ces jeunes internes est de pouvoir s’adresser à un seul interlocuteur « quand nous avons des questions ». Mais « adressez-vous directement aux maires pour organiser votre atterrissage » leur propose Marie-Claude Jarrot. Les internes sont restés dubitatifs.

Médecins oui, dans le Bassin minier, peut-être.

 

Jean Bernard

 

 

 

7 commentaires :

  1. Il est vrai que lorsqu’on arrive en Saone et Loire, en particulier dans le bassin minier, la première impression et quelque peu surprenante.
    Il y a ce gros machin, très laid qui ne sert plus à rien,  » la centrale electrique de Lucy » et ensuite ?
    Montceau possède une piscine, le CRAPA, un Lycée, un hopital ou ce qu’il en reste…..!
    Quand on ne connaît pas trop cette région et selon le bouche à oreille ou les différentes réputations des municipalités le mieux est de s’installer à Montceau ou Blanzy.
    Tant que possible, éviter Saint-Vallier.
    Le Top est, paraît il d’aller à Le Creusot.
    Si quelqu’un peut me donner quelques indications.
    D’avance merci.

    • @Eric,
      La commune importe peu. L’important est que préférez vous ? L’habitat citadin, ou l’habitat rural ?
      Les villes du coin sont pas très glamour, et la vie culturelle y est limitée, même s’il y a des événements sympas organisés tout au long de l’année. Mais, cela justifie t’il d’habiter en ville ? Il y nombre de club sportifs avec dans la plupart des équipes de bénévoles sympas. La moyenne d’âge des habitants du coin est très élevée.
      La campagne est magnifique et si vous aimez la nature, vous trouverez des coins très sympas autours de Montceau.
      Au final, une fois ce choix fait, c’est le bien que vous aurez trouvé qui vous fera choisir.

  2. Très bonne chose, cependant les autres Maires des petites communes du bassin minier ne sont pas conviés !

  3. Eric,
    Si vous souhaitez vous installer dans le bassin minier, je vous conseille Blanzy.
    Le maire est jeune et dynamique.
    Vous évoquez Saint Vallier, si vous aimez le chant du coq, le meuglement des vaches ou le son des cloches, vous pouvez y aller.
    Le problème récurrent dans cette commune, c’est le laxisme et le manque d’innovation.
    Mais au niveau tranquilité ça devrait le faire.
    Bonne installation.

  4. Quand la réalité revient par la fenêtre

    Article très très intéressant. On observe ici l’écart entre la communication et le réel.
    La meilleure stratégie serait de communiquer sur le réel, sur ce qui existe vraiment et admettre ce qui n’existe pas (tel que nous le renvoie douloureusement ces jeunes médecins) et non ce qui existera hypothétiquement ou même assurément dans le futur car nous avons tous besoin de concret et de solide pour prendre une décision ; et tant que ce qui n’est pas fait n’est pas fait, on ne peut en effet que rester dubitatif (par la force de l’habitude des promesses non tenues par le monde publicitaire depuis l’avènement de la télévision grand public (années 80), le cerveau ayant horreur de se faire avoir le garde alors dans sa mémoire ce qui rend très compliqué le retour de la confiance) ; et dans le cas où cela serait alors « peu attractif », de mettre toute la priorité et toutes ses forces afin d’améliorer le réel plutôt que la communication, mais il est vrai que cette stratégie est beaucoup plus coûteuse à court terme, mais gagnante à long terme.

    • Comment inspirer confiance ?
      L’avenir est « pavé de bonnes intentions » mais conditionné par … leur réalisation !
      Faire d’abord , faire savoir ensuite , lèverait sans doute un certain nombre d’incertitudes chez les intéressés sur le point d’engager leur avenir immédiat , professionnel et familial .
      – « Où logerons-nous en Septembre? » ( 2023 ! ) : Péniche ? Résidence de personnes âgées ? Mieux encore : Loison ? Blanchard ? Allez voir l’avancement des chantiers .
      – Distractions , détente ? Piscine fermée les jours et aux horaires ouvrables ( Ne pas oublier qu’ils ne sont , ni ne seront , pas en vacances ) . Le super cinéma ? A l’état de plan . Etc …
      Patience les jeunes ! Vous avez déjà la communication ! Chaque chose en son temps !
      A moins qu’ailleurs l’herbe soit plus verte car , en période de pénurie , ces futurs , proches , professionnels de santé , on se les arrache ! Ils ont à choisir entre réalités et promesses !
      Mais nous vivons à l’ère de la communication sur laquelle s’appuient les espoirs de toutes natures .
      Alors ? Comptez sur nous pour compter sur vous ! Et ça , ce n’est pas un mirage !

  5. belle façon d’accueillir des médecins!
    les politiciens locaux se vautrent devant relégant les invités derrière
    quelle politesse!
    avec un tel comportement, l’espoir est dans la fuite.
    et puis l’hôpital de madame jarrot s’appelle de façon pratique un hospice du même niveau que l’hôpital de Chagny qui a fait une demande pour avoir la même qualification que l’hôpital de Montceau
    s’il y a quelqu’un qui ment, ce n’est pas le CODEF

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