Depuis l’annonce de la fermeture par Honeywell de son site de Saint Forgeot, le jeudi 28 janvier, nous, salariés et intérimaires de l’usine sommes en lutte contre cette cessation d’activité. Cette lutte a pris la forme d’une grève à partir du 4 février, contraints de rentrer dans cette forme de mobilisation du fait de l’impossibilité d’avoir un dialogue serein avec la direction.
Conscients que nous avons un savoir-faire unique et afin de monter aux repreneurs potentiels que nous ne sommes pas dans une optique de blocage, mais bien dans une approche constructive, nous avons décidé de relancer la production du site le lundi 8 février.
La lutte ne s’est pas arrêtée pour autant.
Depuis plusieurs années, nous avons constaté que les directives de Honeywell en matière de procédés de fabrication entrainaient beaucoup de pertes dans la production. Malgré nos multiples retours sur ces problèmes, rien n’a été pris en compte jusqu’à maintenant, ce qui prouve le peu de cas que Honeywell attache à la qualité de la production sur ses site.
Nous avons donc décidé de prendre en main la production de A à Z, en modifiant la composition des gants au regard de notre expérience.
Les résultats ne se sont pas fait attendre: au mois de janvier, 35% des productions du site étaient valables contre 55% au mois de février, et ce chiffre est en progression constante.
Ces faits démontrent une fois de plus que les grands consortiums industriels qui ont pour seul objectif la rentabilité à court terme ne sont pas des partenaires efficaces dans la sauvegarde d’un tissu industriel viable dans le temps.
Ces résultats sont ceux d’une équipe expérimentée, complète et soudée. Nous, salariés du site de Saint Forgeot,
sommes profondément attachés à la qualité de notre travail et à la reconnaissance de notre savoir-faire. Un savoir-faire précieux également pour le futur repreneur du site.
AUTUN le 03 mars 2021
Les représentants CGT CSE Honeywell AUTUN
Et le Bureau de l’Union Locale CGT AUTUN
Très bon communiqué dont le premier point à retenir, selon moi, est qu’une fois de plus on constate que dès que la finance prend la gouvernance d’une boîte, cela se termine mal en général. On a vu ça sur Montceau l’an dernier (Eolane, Konecrane par exemple).
Jusqu’au début des années 90 la plupart des entreprises étaient dirigées par des ingénieurs, des techniciens. Ils avaient le souci de la pérennité de la structure qui les employait. Ces gens là connaissaient leur métier. Depuis les choses ont bien changé. Seuls le profit ainsi que le montant des bénéfices distribués aux actionnaires retiennent l’attention des financiers qui ont pris le pouvoir sur notre industrie Nationale.
OPA (offres publiques d’achat) sauvages qui permettent de racheter une société juste pour le montant de ses réserves légales, démantèlement des activités cédées à l’encan, plans de licenciements qui boostent la valeur de l’action, fermetures pour délocaliser dans des pays où le coût de la main d’œuvre est moindre. Rien n’arrête la finance d’autant que le politique a abandonné totalement depuis 30 ans toute prérogative visant à traiter les sujets importants difficiles et complexes relevant de l’économie (chômage, préservation des services publics, inégalités sociales, écologie etc.). Ils font juste confiance à la sacro-sainte loi du marché.
Nos élus, pour la plupart se contentent, pour justifier leurs salaires payés par nos impôts, de détourner notre attention par médias interposés pour nous orienter vers des problèmes sociétaux mineurs.
De plus en plus, les gens ne sont plus dupes. La preuve, ils ne vont hélas plus aux urnes, y compris et c’est dommageable à l’occasion des élections municipales.
N’oublions pas que nous avons les politiques que nous méritons…
Le second point à méditer est que trop souvent, le monde ouvrier se mésestime lui-même face à une pseudo élite bardée de diplômes.
On voit là un bel exemple de l’intelligence pratique des gens simples face à l’intelligence aveugle de nos énarques. 20% de gain de qualité sur la production en 1 mois. Chapeau les Autunois ! Perso, ça ne m’étonne même pas. C’est au pied du mur qu’on voit le maçon.
Je relève enfin dans la conclusion de ce communiqué la dénonciation de la recherche d’une rentabilité à court terme de la part des consortiums qui se fait au détriment de l’emploi.
Je partage entièrement cette analyse et je ne suis pas le seul puisqu’aux Présidentielles de 2017 le programme de la France Insoumise prévoyait des mesures fiscales destinées à décourager la spéculation et favoriser l’actionnariat responsable.