Eric Boucourt, 12 septembre 2016, 4 octobre 2019. Ce n’est pas une épitaphe encore que, sur le fronton de la sous-préfecture à Autun, elle aurait de la gueule pour saluer le passage de cet homme de prime abord austère que lui confère sa fonction mais profondément altruiste.
C’est un homme qui sort du rang, qui dénote, ce qui n’a pas échappé au préfet Jérôme Gutton. « Rarement j’ai rencontré un personnage intelligent et subtile, extrêmement fin dans l’analyse, pragmatique, réfléchi et capable d’aller sur le terrain ». Hautain, il aurait pu l’être mais s’est contenté d’en apprécier le charme, celui d’une flèche élancée vers les cimes du Morvan, de découvrir Autun et ses hôtels discrets et si particuliers. Les grandes portes d’Augustodunum se sont ouvertes à son passage. Elle savent reconnaître l’auguste autorité.
Autun en emporte les souvenirs.
Eric Boucourt a quitté ses fonctions de sous-préfet de l’arrondissement d’Autun en ce 4 octobre 2019. Alors il a tenu à dire au revoir, pas seulement d’un signe de la main mais un au revoir profondément exquis. Il a pour cela manié la langue française avec le raffinement d’un grand auteur.
Des mots pour dire qu’avant toute chose, « le rôle du sous-préfet est d’abord d’écouter » et surtout pas de tirer un bilan, « car c’est surtout le vôtre ».
A l’endroit même où le président de la République a rencontré les maires des chefs lieux de canton en février dernier, chacun se souvient notamment de la présence du sous-préfet sur le champ de bataille économique, au pont du Magny pour maintenir l’ordre public, de son attachement au monde agricole.
Autun, Le Creusot, Montceau-les-Mines, des 89 communes de l’arrondissement, Eric Boucourt en garde une parcelle dans son coeur là où son épouse Agathe y tient une place toute particulière. « Sans son regard, je n’aurais pas aussi bien vu ».
Il quitte Bibracte pour Gergovie, Michelin Blanzy pour Michelin tout court. Eric Boucourt s’en va à Thiers où les municipales l’attendent. Il n’a pas encore fini ses devoirs.
Jean Bernard