Il règne la bonne odeur du fumeur de pipe. Le bureau de Jacques Morlet dans le centre-ville de Montceau-les-Mines est celui d’un avocat. Tout respire la richesse intellectuelle du personnage. Avocat et gaulliste, tout un programme, une épopée. Mais ici, l’admiration au général se résume à son premier tome de ses mémoires, toujours disponible dans sa mallette. Son livre de chevet, de jour comme de nuit.
Jacques Morlet, est né à Saint-Vallier derrière l’usine Gerbe. Il est né surtout dans une famille gaulliste au coeur d’une commune communiste. « Petit, quand le général parlait à la radio, pas question de faire du bruit avec sa fourchette », se souvient-il. Quand la télé débarque dans la famille en 1966, « j’étais passionné par ses discours. Avec de Gaulle, ça devenait une pièce de théâtre« .
Fasciné, Jacques Morlet l’était et l’est plus que jamais aujourd’hui et encore davantage ce 18 juin 2019, jour du 79e anniversaire de l’appel du 18 juin, célébré partout en France comme à Montceau à 18h30 au monument des Fusillés où il lira l’Appel du général.
Né gaulliste, Jacque Morlet adhère à l’Union des jeunes pour le progrès quand il est étudiant en droit à Dijon. Prend ensuite sa carte au RPR, à l’UMP et aux LR. « Je n’y suis plus » indique-t-il. Désormais il est libre.
Sa pensée en tant que nouveau président de l’amicale gaulliste de Saône-et-Loire depuis le 7 juin dernier, se tourne exclusivement en direction du général et s’en tient aux statuts : rassembler toutes les personnes de la Saône-et-Loire, de tout bord politique, désirant partager et défendre les valeurs portées par le général de Gaulle.
Ils sont soixante-dix adhérents d’un âge, on va dire avancé, « on a l’air de vétérans » se risque à comparer l’avocat. « Un jour, cette association va cesser faute de combattants, il faut donc recruter dans la jeunesse » dit-il sans trop y croire. Une jeunesse pour qui Charles de Gaulle est avant tout un porte-avions. « Savent-ils au moins ce qu’est un porte-avions ? » ajoute dubitatif Jacques Morlet.
Les idées, la pensée du général sont ancrées à jamais chez cet avocat. Il adore de Gaulle, est un passionné de Jacques Anquetil. « Je suis fou de ces personnages » ose-t-il admettre. « De Gaulle, c’est sa façon de s’exprimer en public, il me galvanisait. De nos jours, je ne supporte plus la langue de l’énarchie (des énarques), elle me réfrigère. J’y vois justement une explication de la désaffection du citoyen à la politique. Nos hommes politiques, aujourd’hui, parlent sans incantation, sans exaltation ». N’est pas de Gaulle ou Malraux qui veut… « De nombreux politiques se réfèrent au général. Ceux qui en parlent, ne connaissent pas la pensée de de Gaulle » sabre au passage Jacques Morlet.
On ne touche pas aux valeurs du général car « le gaullisme est un combat pour l’homme ». Fin de la plaidoirie.
Jean Bernard