Entre le raisonnement humain et le raisonnement juridique, la frontière est loin d’être ténu. Même chose entre la raison et le coeur.
La remise en liberté sous contrôle judiciaire de l’homme mis en examen pour homicide involontaire pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, ne passe pas chez les amis de Jamal, ce Montcellien de 38 ans (lire par ailleurs).
Voilà comment se sont déroulés les faits au moment où la police est intervenue sur les lieux du drame, rue Titus Bartoli à Saint-Vallier, dans la nuit de samedi à dimanche.
Un homme d’une quarantaine d’années est appréhendé, conduit au commissariat de police à Montceau-les-Mines et placé en garde à vue. Dès lors, tout se passe en visioconférence avec le procureur de la république de Chalon. Puis un juge d’instruction est saisi de l’affaire et; lundi dans l’après-midi, alors que la garde à vue est levée, le présumé innocent est présenté au tribunal de Chalon où il est entendu par le procureur puis madame le juge d’instruction.
A partir de là, en fonction des éléments du dossier, la juge d’instruction demande ou pas la détention du mis en examen. Elle décide de sa remise en liberté sous contrôle judiciaire.
Alors que ce lundi 8 octobre 2018, la nuit est tombée, une patrouille de police reconduit l’homme en question rue Titus Bartoli à Saint-Vallier où il récupère quelques affaires et son véhicule avant de quitter les lieux. Pour quelle destination ?
Ce mardi matin, le procureur de la république décide de faire appel de la décision du juge. Ce sera donc à la chambre d’accusation de statuer si la décision de remise en liberté est justifiée. Les résultats de l’autopsie sont un des éléments que la chambre d’accusation prendra en compte. D’où le délai de 15 jours maximum à attendre, réponse faite aux amis de Jamal hier dans l’après-midi.
Ce mardi matin, rue Titus Bartoli, la femme qui habite la maison où s’est déroulé le drame, n’a pas souhaité s’exprimer. Seule sa mère, sous le choc, a déclaré: « Si ce n’était pas Jamal, c’est ma fille qui serait morte ».
Jean Bernard