22 octobre 1941 – La CGT n’a pas oublié la haine

Communiqué des retraités de la CGT multiPro du bassin montcellien.

80e anniversaire des exécutions du 22 octobre 1941 : plus jamais ça !

Les commémorations du 80e anniversaire des exécutions du 22 octobre 1941 par les nazis, sont l’occasion de rappeler l’importance du travail de mémoire, associé à la connaissance historique, pour combattre les tentatives d’effacement et de révisionnisme.
Le 22 octobre 1941, 48 otages à Châteaubriant, Nantes et au Mont-Valérien, tombaient sous les balles nazis en représailles à l’assassinat d’un officier allemand.
Les fusillés seront désignés par le Ministre de l’Intérieur de Vichy, Pucheu, “serviteur zélé du cartel patronal des maîtres des forges” a rappelé Philippe Martinez lors de la cérémonie officielle qui a réuni plus de 6000 personnes, dimanche 17 octobre, dans la carrière de la Sablière à Châteaubriant. Le Ministre les ciblera pour leur notoriété et leur militantisme politique et syndical.
Parmi eux, 7 sont des dirigeants de fédérations CGT.
Négociateur patronal des accords de Matignon de 1936, Pucheu “va déployer avec une ardeur particulière la répression contre les représentants de la classe ouvrière. Sans doute l’occasion [ … ] de laver l’affront [des grèves] de 1936”.
L’atrocité des exécutions aura un retentissement international et va se retourner contre leurs auteurs.
Jean Pierre Timbaud, responsable syndical de la métallurgie avait vu juste lorsqu’il écrivit, quelques heures avant de mourir, “Ma mort aura servi à quelque chose”. “Honorer leur mémoire, c’est permettre à tous et à toutes de réfléchir et de tirer des enseignements de leur engagement et des valeurs qu’ils défendirent” a insisté le secrétaire général de la CGT. Pourtant, “la crise que nous traversons aujourd’hui vient à nouveau nourrir la peur, la xénophobie, le racisme […].” regrette t’il. “Des idéologies de haine et de rejet de l’autre que les sacrifices d’il y a 80 ans auraient dû à jamais terrasser.”
“Tirer les enseignements de ce triste passé est aujourd’hui une œuvre essentielle pour se prémunir contre ces idées nauséabondes et ces actes abjects toujours prêts à resurgir.”
Car la bête est encore féconde comme l’ont expliqué les camarades italiens de la CGIL dont le siège a été attaqué récemment par des fascistes. Ce travail de mémoire est d’autant plus important que les générations passent.
Pour combattre les tentatives d’effacement et de révisionnisme, la CGT avait organisé, la veille des commémorations officielles, une rencontre à Nantes, réunissant près de 200 militants, pour rappeler le rôle de l’extrême droite face aux revendications sociales d’avant guerre.
C’est aussi le sens de l’engagement d’Odette Nilès, ancienne internée du camp de Choisel, aujourd’hui Présidente de l’Amicale de Châteaubriant. “Ne laissez pas s’éteindre cette flamme de la résistance en leur hommage. Soyons toujours dignes d’eux” témoigne t’elle en référence au message gravé par Guy Moquet, le plus jeune fusillé, sur les planches des cabanes des
prisonniers. Des “mots [qui] résonnent encore au présent et qui nous aident à grandir” a conclu Philippe Martinez.

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