1er mai – Le rouge de la lutte ouvrière, le blanc de la tradition populaire

 

Le 1er mai en France est à la fois la fête du travail et la fête du muguet, deux traditions qui se sont croisées au fil du temps mais qui ont des origines différentes.

La fête du travail trouve son origine dans les luttes ouvrières du XIXe siècle, notamment la grève générale du 1er mai 1886 à Chicago où les syndicats américains réclamaient la journée de travail de 8 heures. En 1890, cette date devient une journée de mobilisation internationale des travailleurs. En France, le 1er mai est devenu officiellement un jour férié et Fête du Travail en 1947.

A Montceau-les-Mines, c’est sans tambour ni trompette que les syndicats, la CGT en particulier, le parti communiste et LFI partirent du syndicat des mineurs, firent une pause au kiosque avec prise de parole de Farida Benrabia, secrétaire générale de la CGT locale puis ont traversé la chaussée pour déposer une gerbe au monument des Mineurs.

Quelques minutes après, en version plus light, la ville de Montceau déposait à son tour une gerbe de fleurs. « Un jour peut-être arriveront nous à nous regrouper avec les organisations syndicales » espérait madame le maire.

Quant au muguet, son origine est encore plus ancienne. Les petites clochettes blanches sont associées au bonheur et au retour du printemps depuis la Renaissance. C’est d’ailleurs en 1561 que le roi Charles IX aurait instauré une tradition d’offrir un brin de muguet aux dames de la cour comme porte-bonheur. Au début du XXe siècle, les couturiers parisiens ont relancé cette tradition en offrant du muguet à leurs clientes le 1er mai.

 

Un jour, les deux traditions ont fusionné dans les années 1900, le muguet étant associé à la fête du travail comme un symbole de solidarité et de bonheur. En 1936, lors des grandes avancées sociales du Front populaire, offrir du muguet le 1er mai devient un geste populaire. Aujourd’hui, le 1er mai est le seul jour où la vente de muguet est autorisée sur la voie publique sans autorisation, perpétuant la tradition.

 

C’est le cas le Maxence, installé au centre-ville de Montceau, à proximité de la 9e. Son muguet, il est allé le chercher et le cueillir dans le bois de la Ferté près de Chalon-sur-Saône. « Avec l’aide de la famille, ils nous a fallu trois soirées pour en trouver », raconte-t-il. A 2 € le bouquet « avec au moins 20 brins » il espère ainsi collecter de l’argent pour financer son permis de conduire. « Plus petit, je mettais l’argent sur mon livret », mais il a grandi, les besoins ne sont plus les mêmes.

Un joli muguet et très parfumé.

 

En somme, le brin de muguet, symbole de bonheur, a été associé au 1er mai, jour de lutte ouvrière, pour adoucir l’image militante de la Fête du Travail et lui donner une dimension plus festive et populaire. Une journée toute printanière.

J.B.

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