La seconde et dernière soirée du Young Festival hier soir à l’Embarcadère à Montceau-les-Mines a fait la part belle à l’humour, à ces artistes jeunes et talentueux mais chacun avec un bagage différent.
Premier en scène, Jérémy James et son cheveu sur la langue se raconte. Il veut être danseur alors que son père le voit au PSG et sa mère, ministre. Une école de commerce, c’est bien aussi pour être bilingue et parler couramment franco-belge ou l’espagnol dans la langue de Cervantes, « whisky coca por favor ».
Jérémy James fait rire mais pas trop. Il combine les imitations mieux qu’il narre.
C’est tout l’inverse de Didou, le bon gars rencontré au coin de la rue qui vous raconte ses déboires avec sa femme nouvelle génération autour d’une mousse avant de se prendre une bonne cuite à la féria de son bled, le seul à imiter le taureau avec autant de grâce que d’alcool dans le sang. Et ça marche, le public se marre.
Ce n’est pas un Apollon. Il pourrait très bien se fondre dans la population de Charolles ou Perrecy-les-Forges, même Paray-le-Monial, il a le physique de l’emploi, de passe-partout.
Alors il parle de scènes de la vie quotidiennes, celles que tout le monde comprend, que tout le monde a vécu sans se l’avouer parfois notamment son premier cunnilingus. C’est subtil sans être obligé d’y mettre la langue. Ah bon !
Avec ou sans la langue, Julie Bargeton a plongé l’Embarcadère dans une longue réflexion sur la condition humaine et principalement celle des femmes. Dans un style totalement différent des deux autres, il fallait être à l’écoute, attentif à ses paroles, ne rien manquer de ses personnages. Elle y met les formes tout en étant mordant et satirique. De l’humour à l’eau plate qui interpelle davantage qu’il ne fait mourir de rire.
Trois jeunes humoristes, trois griffes différentes qui chacune n’a pas laissé insensible le public. C’est ça aussi tout l’intérêt du Young Festival celui de découvrir un éventail de talents.
L’humour, c’est mieux à trois. Pas vous ?
Jean Bernard