L’ASPM frôle la correctionnelle.
C’est dans l’écrin de la Halle des Sports du Creusot que, vendredi soir, l’ASPM a livré une de ses dernières prestations pour le compte d’un match de classement du championnat régional masculin de volley-ball.
Une rencontre certes sans enjeu mais loin d’être dénuée d’intérêt face à une jeune garde creusotine ayant beaucoup progressé cette saison et bien décidée à en découdre avec ses aînés. Les vétérans montcelliens se savaient attendus mais ils ne s’attendaient pas à être bousculés de la sorte et à devoir ferrailler autant, qui plus est dans la cité du Pilon, pour s’imposer d’un rien au bout d’une belle soirée sportive.
Le match a pourtant bien débuté pour l’ASPM avec un 6 équilibré, mêlant jeunesse et expérience, qui pose tranquillement son jeu et imprime sa patte sur la rencontre. Les combinaisons sont fluides, la réception est en place et les séries de services font gonfler le score en faveur des visiteurs qui s’adjugent logiquement le 1er set (25-19). La manche suivante obéit au même schéma et les erreurs se paient cash pour les Creusotins qui subissent plus qu’ils ne jouent. Ça passe au centre comme en bout de filet et les points défilent jusqu’à un ultime service smashé montcellien que la réception locale envoie dans le plafond (25-16).
La messe semble être dite et il est alors difficile d’imaginer autre chose qu’une victoire éclair des Montcelliens mais le volley-ball, plus que tout autre sport collectif, contient cette part d’inattendu et de magie qui amène subitement le plus faible à se transcender pour renverser la hiérarchie.
Nico Verrier fait alors tourner son effectif mais le temps de quelques réglages, son équipe pâlit et perd de sa superbe tel un vin millésimé qui perd sa robe sous l’effet du temps. La jeunesse creusotine profite de ce coup de moins bien pour enchaîner les points gagnants et emmagasiner de la confiance. La Halle des Sports s’est réveillée pour encourager bruyamment ses protégés qui font vaciller une première fois les Montcelliens désormais trop brouillons (25-18). Puis une seconde fois dans un quatrième set où l’euphorie des uns tranche singulièrement avec l’apathie des autres (25-22). L’ASPM n’y arrive plus, les approximations répétées conjuguées aux blessures de Ludo Perrin (dos) et de Jean-Luc Brocker (genou) conduisent les acteurs tout droit à la loterie du tie break. La sérénité a quitté le terrain et chaque équipe va devoir s’appuyer sur ses atouts. D’un côté la fougue et l’insouciance, de l’autre l’expérience et un soupçon de roublardise faisant souvent la différence en pareil moment. Le score est très serré et c’est après avoir essuyé deux balles de match que l’ASPM réussi son come-back sur un dernier service gagnant d’Adrien Chevalier (16-14). Ouf !
La pilule est très amère à avaler pour le Creusot qui y a vraiment cru mais c’est la loi du sport et toute leçon est bonne à prendre. Les jeunes semblaient très affectés mais nul doute qu’ils sauront rebondir et se forger progressivement un vécu à force de volonté et d’abnégation. Comme le soulignait Albert Einstein, on ne peut rien gagner sans perdre, même le paradis exige la mort.
Manu B
