Communiqué de la CGT du bassin montcellien.
Madame la Ministre, nous voudrions vous dire…
Le plan « 1 jeune, 1 solution » de 6,5 milliards débloqué sur 2 ans du gouvernement n’est absolument pas à la hauteur des enjeux actuels.
Un peu plus de 800 000 jeunes sont entrés en septembre dernier dans la vie active alors que l’insertion professionnelle devient très chaotique. Et ce ne sont pas les sommes colossales données aux entreprises, sans exigence en contrepartie, qui vont permettre une relance qualitative et quantitative de l’emploi.
L’aide à la recherche du premier emploi, supprimée le 1er janvier 2019 par le gouvernement, n’a toujours pas été rétablie : aucun accompagnement social n’existe donc pour les jeunes diplômés.
La crise sanitaire a dégradé considérablement une situation sociale et économique déjà bien entamée par une politique régressive menée depuis des décennies. Les inégalités continuent à se creuser et la précarité explose.
Près d’1 million de jeunes âgés de 16 à 25 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Pour les étudiant-es, le coût de la vie a augmenté de 3,69 % depuis la rentrée sachant qu’ils et elles déboursent en supplément du loyer et des transports l’achat des masques sanitaires.
Il est de la responsabilité du gouvernement de rompre avec les politiques actuelles et de changer de cap pour des perspectives d’avenir meilleures et durables. Il faut cesser le paternalisme et la stigmatisation des jeunes, toujours les premier-es à servir de variable d’ajustement des politiques budgétaires et souvent pointé-es du doigt, comme responsables périodiquement du redémarrage de l’épidémie.
De même et en urgence, le gouvernement doit cesser de mener une politique de la peur, de la culpabilisation, des restrictions des libertés et des droits fondamentaux. On se souvient des injonctions du Ministre Blanquer sur les tenues vestimentaires des lycéen-es, celles de certain-es parlementaires sur celle de notre camarade, Vice-Présidente de l’UNEF, les interdictions de manifestation revendicative, les multiples répressions et humiliations des autorités policières et judiciaires. La jeunesse vous dit : « Halte
aux dérives autoritaires et liberticides inacceptables ».
Ils n’acceptent pas votre politique. Créer une génération sans emplois, sans droits et sans avenir ne peut pas être une visée et un objectif politique implicite ou explicite. C’est irresponsable ! Chacun-e a le droit d’être, d’exister, de s’exprimer, de se former, de travailler… Le droit à la dignité et au respect !
Notre organisation syndicale, la CGT, demande des moyens conséquents pour relancer l’emploi, l’insertion ainsi que la protection sociale des jeunes en recherche d’emploi.
Nous exigeons des moyens favorisant l’accès aux logements sociaux, dans les foyers des jeunes travailleur-ses ou dans les Crous, des ressources suffisantes pour assurer l’autonomie financière et matérielle des jeunes.
Enfin nous demandons des mesures pour une égalité des droits effective pour toutes et tous, le respect et le renforcement des libertés individuelles et collectives…
Madame la Ministre, la souffrance, la détresse des jeunes sont des réalités et notre bassin de vie n’y échappe pas !
Pour preuves : « près d’une personne sur deux qui vient aux Restos du cœur a moins de 26 ans. 10% ont entre 18 et 26 ans. Près de 40% des étudiantes et étudiants qui poussent la porte des Restos sont isolé-es. Ils ont majoritairement entre 22 et 25 ans. 53% vivent dans des familles qui rencontrent des situations difficiles. 85% des centres des Restos accueillent des étudiantes et des étudiants. Et ces quelques données ne sont encore que parcellaires. » (source Restos du cœur)