Il nous avait prévenu le gars. Attention aux oreilles qu’il avait encore dit. C’est un spectacle réservé aux adultes consentants. C’était bien précisé dans l’annonce car à l’Usine Aillot, on ne fait pas forcément dans la dentelle, il faut parfois dégorger la soupape.
La présence sur scène, samedi soir, de Nicolas Bacchus a eu pour effet immédiat d’attirer beaucoup de monde. L’envie _ légitime _ de poursuivre son éducation buccale sur le Rosé José, peut sans doute, en partie, expliquer cet intérêt à la chanson française et bien évidemment à la langue, organe puissant quand on s’en sert à bon escient.
Nicolas Bacchus a justement le don de mettre la langue là où ça fait du bien. « Je me sens tressaillir » précise Hélène Billard qui l’accompagne au violoncelle, instrument ô combien féminin. « Je ne peux que me réjouir » ajoute-t-elle même si ce tour de chant tourne en provocation jubilatoire. « Et dire quez des gens sortent des chansons, ils feraient mieux de sortir leur chien » balance gratuitement Nicolas Bacchus.
Peut-être est-ce du fait que « l’homme donne trop d’importance au sexe sans qu’il le mesure » ou que se retrouver seule à la Bourboule permet « de célébrer ma moule ». Car chacun sait que « pour se mettre à l’aise » devant son auditoire, « il faut se mettre à nu ».
Voilà comment Nicolas Bacchus interprète la chanson française, « je chante comme Joan Baez » dit-il pour ceux qui ne comprirent pas la subtilité de la langue française.
Ce fut donc un concert dans la finesse _ vous l’avez compris _ et dans le recueillement.
Une confession, une tisane et au lit !
J.B.