Sur le nucléaire et les formations qui en découlent d’où le lancement de l’Université des Métiers du Nucléaire dans le Sud Bourgogne qui s’est déroulé au lycée Léon Blum du Creusot qui lui-même propose un BTS Environnement nucléaire pour apprendre le fonctionnement d’une centrale nucléaire, étudier les principes fondamentaux du démantèlement, de la déconstruction et de la décontamination, tout le monde est sur la même longueur d’onde.
Aujourd’hui le nucléaire rassemble alors qu’il n’y a pas si longtemps, on le regardait avec méfiance, voire mépris. Pas assez vert… « Le nucléaire n’est pas un gros mot » souligne justement Sébastien Martin, président du Grand Chalon. « Avant, il ne fallait plus en parler mais nous, sur notre territoire Creusot Montceau, il y a très longtemps que nous l’évoquons. Nous avons persisté et nos actions font que nous parlons d’industrie et beaucoup du nucléaire » formule à son tour David Marti, président de la communauté urbaine Creusot Montceau.
Surtout que c’est un enjeu considérable qui implique de former aux métiers du nucléaire. « Les besoins sont énormes » rappelle David Marti. C’est pourquoi, les deux territoires, CUCM et le Grand Chalon, fortement imprégnés de nucléaire, « vont travailler sur les formations des métiers du nucléaire. Ce que nous avons créé, nous devons l’amplifier ».
Son homologue du Grand Chalon va dans le même sens car « nous devons répondre à un enjeu majeur puisque le secteur propose 10 000 emplois par an ». Sébastien Martin fait alors référence au plan relance sur le nucléaire d’Emmanuel Macron. « Il nous oblige » glisse-t-il.
Sur ce point au moins, il n’existe pas de rivalité en la CUCM et le Grand Chalon. « C’est tout le bassin qui fait un pas supplémentaire » souligne adroitement Sébastien Martin. Un mariage de raison.
« Constituons un maul pour aller à la ligne d’essai »
(le sous-préfet de Chalon)
Il s’agit donc avec le lancement de l’université des métiers du nucléaire, d’inverser la tendance, redonner ses lettres de noblesse au nucléaire au même titre que la réindustrialisation dans le Sud Bourgogne.
Les partenaires de la filière nucléaire, l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie, l’Union Française de l’électricité, France Industrie et Pôle Emploi avec le soutien de l’Etat, ont été en avril 2021, à l’initiative de l’université des métiers du nucléaire (UMN) que préside Hélène Badia. Elle l’affirme, « 90% des formations mènent au nucléaire par l’industrie, la chaudronnerie, notamment » dit-elle. C’est pourquoi, il faut adapter les formations aux métiers du nucléaire. « Le lycée Léon Blum, partenaire de l’UMN, en est la parfaite illustration avec son Bac pro industrie. « Nous devons attirer, former le étudiants, leur donner envie d’intégrer cette filière d’avenir ».
Il semblerait toutefois à écouter Sébastien Martin que la Région BFC, traîne un peu les pieds. « Nous attendons d’elle, un discours fort ». Piqué au vif, Jean-Claude Lagrange, conseiller régional et président de l’agence économique, représentant la présidente, Marie-Guite Dufay, l’affirme, « la Région est au rendez-vous ». Il rappelle le projet Calhipso, un centre de recherche sur la métallurgie des poudres, un système de fabrication innovant de pièces métalliques qui doit voir le jour au Creusot. « C’est 4 M € financé par l’Etat », précise-t-il. C’est un procédé de pointe permettant de créer des alliages par traitement thermique des poudres métalliques, sans entrée en fusion et qui peut améliorer la qualité de certaines pièces notamment dans le nucléaire. Une solution qui éviterait des soudures de mauvaises qualités.
C’est encore Olivier Tainturier, sous-préfet de Chalon-sur-Saône qui résume parfaitement la situation quand il évoque cette mobilisation générale qui doit être à la hauteur de l’enjeu. « La relance de la réindustrialisation et celle de la filière nucléaire, c’est le même combat. C’est ouvrir des formations là où on a besoin et les remplir. Que ceux qui sortent des formations, se dirigent vers l’industrie et le nucléaire ». Faisant référence au rugby _ la Coupe du monde n’y est pas étrangère _ , le sous-préfet indique : « Collectivement, constituons un maul pour aller à la ligne d’essai ». Bien joué ! Et transformer l’essai.
Jean Bernard
Maintenant 15 ans que l’association « Vent du Sud Morvan » se bat contre un projet éolien ubuesque sur la commune de Montmort.
D’assemblées générales en réunions d’information nous avons prêché dans le désert en affirmant que le nucléaire était une solution écologique pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.
N’en déplaise aux politiques, se lever dès potron-minet pour sentir le sens du vent n’est pas un acte visionnaire