L’eau est une denrée précieuse qui se fait rare et sera de plus en plus rare avec le changement climatique. D’un coup, il y en a trop, une autre fois c’est le désert. Et pourtant, « on ne peut pas vivre sans eau » rappelle comme une évidence Jean-Marc Frizot, président du syndicat mixte du bassin versant de la Bourbince. Un syndicat dont la mission est justement de veiller à la bonne qualité de l’eau de la Bourbince qui va du Creusot à Digoin sur un territoire qui représente 700 km2 de cours d’eau, concerne 57 communes sur une surface de 877 km2.
Savez vous d’où vient l’eau du robinet pour les 100 000 habitants de la communauté urbaine ? Du lac de la Sorme. D’où l’importance de la prise de conscience de la qualité de l’eau de sa raréfaction. Ne pas oublier « que l’eau rejetée à Ciry-le-Noble est bue à Palinges », stipule encore Jean-Marc Frizot. « Nous devons donc rejeter une eau de bonne qualité ».
Alors l’eau, il faut en protéger sa production, réduire la pollution en amont des captages prioritaires. C’est le travail du syndicat de fédérer tous les acteurs notamment la CUCM pour la captage de l’eau de la Sorme, poser 140 km de clôture le long des rivières pour éviter que le bétail n’aille pas dans le cours d’eau et équiper les prés d’abreuvoirs, préserver 25 hectares de milieu humide protégés.
Un gros contrat pour de grosses ambitions
Aujourd’hui, il est nécessaire de faire plus. C’est pourquoi, ce mercredi, à la salle des fêtes de Ciry-le-Noble, a été signé le contrat territorial Bourbince pour restaurer les cours d’eau et la biodiversité entre le syndicat de la Bourbince, l’Agence de l’eau Loire Bretagne et les acteurs, la CUCM, le Grand Charolais, Entre Arroux Loire et Somme, le Grand Autunois, le conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne, l’observatoire de la faune de Bourgogne, la fédération départementale de pêche et VNF (Voies navigables de France) qui manquait à l’appel.
Un contrat surtout financé par l’Agence de l’eau qui va apporter dans un premier temps, sur trois ans, 6 M € puis 5 M € supplémentaires pendant trois années de plus, soit 11 M €. « C’est un gros contrat pour de grosses ambitions » souligne Jean-Pierre Morvan, directeur de l’Agence de l’eau Allier Loire Amont, sachant également que le syndicat puise ses ressources des EPCI (1.30 € par habitant), des subventions de la Région et de l’Europe pour les travaux agricoles (9 M € au total).
Concrètement, « il s’agira de poursuivre les clôtures le long des cours d’eau (80 km supplémentaires), installer 250 abreuvoirs, mener à bien 14 projets d’aménagements de ponts routiers et restaurer des moulins » énonce Benjamin Gauthier, directeur du syndicat de la Bourbince. Conduire aussi des études, « on aime beaucoup les études » signale Jean-Pierre Morvan, afin de prévoir les usages et les besoins en eau, sans oublier d’élaborer un projet d’économie d’eau. « Nous lançons un appel à projet dans les élevages pour récupérer l’eau des toits même si le Département nous a devancé » admet le directeur de l’Agence de l’eau. L’aide est de 40% dans la limite de 100 000 €.
Opération rivière propre à l’initiative de Michelin
Une Agence de l’eau qui aurait aimé qu’en 2027, 61% des cours d’eau soient en bon état mais « aujourd’hui nous ne sommes qu’à 21%. Le chemin à faire est long et pas évident » admet Jean-Pierre Morvan. Dans les 11 M€ du contrat, « nous devons également prévoir les investissements à 20/30 ans, connaître les besoins, savoir si ça va coincer ou pas dans la disponibilité en eau ».
« Nous devons effectivement faire des études mais aussi travailler sur le terrain » ajoute Jean-Marc Frizot. Il évoque le problème des embâcles (obstruction d’un cours d’eau par des débris). « Ce n’est pas le travail du syndicat mais nous allons essayer de les fixer, qu’ils ne bougent plus et ainsi favoriser la biodiversité. C’est un essai, ça coûte moins cher que les enlever ».
Le syndicat peut également compter sur l’initiative de Michelin Blanzy et l’opération rivière propre (la Bourbince). « Il s’agira de ramasser les déchets le 18 septembre prochain. Si nous pouvions également mobiliser ce jour-là les riverains, ceux de l’avenue Leclerc à Montceau et de la Sablière » lance le président du syndicat. « Les chariots au fond de la Bourbince ne proviennent pas de chez Michelin » glisse-t-il.
L’eau est si précieuse que le syndicat de la Bourbince mise sur l’interaction de tous les acteurs, ceux qui ont signé le contrat et des consommateurs. Une prise de conscience collective et un effort citoyen.
Jean Bernard
espérons que cette fois il y aura quelques euros pour desensabler le creux(ex) de la prise d’eau, car de 1.8m environ on est à 0.20m de profond , et le fait d’avoir supprimé le petit barrage plus loin fait que la hauteur moyenne à chutée de 0.50cm,
Bonjour,
Il ne suffit pas de mettre des kilomètres de fil barbelé et des dizaines d’abreuvoirs pour arrêter la pollution.
Il faut s’attaquer aux problèmes sérieusement : mettre plus de stations d’épuration, plus performantes, s’intéresser aussi aux affluents de la Bourbince et vérifier la qualité de l’eau dans ces tributaires, empêcher les déversements de lisier et l’emploi à trop forte dose d’engrais naturels ou chimiques tout au long de l’année.
je vous invite à consulter le rapport sur la qualité des eaux en Saône et Loire, vous y verrez que la Bourbince est classée comme très dégradée.
Mettre de l’argent, c’est nécessaire, mais il faut l’employer à bon escient.
Tant mieux, quand on voit tous les cours d eau obstrués aujourd’hui par incivilités mais aussi manque d entretien, dire qu enfants nous nous baignions dans la Bourbince , temps révolu
Pauvres Palingeois ils n’ont vraiment pas de chance quand aux Génelardais j’espère qu’ils ne boivent pas l’eau rejetée à Montceau.
Quand à la qualité de l’eau de la Bourbince, elle n’est surtout pas à préserver mais bien à restaurer. Il y a bien longtemps que plus personne ne va pêcher le goujon sur les bancs de sable du pont Saint Pierre.
D ‘ailleurs plus de pêcheur dans la Bourbince, la bien surnommée oued merda.
Comment postuler étant au chômage merci pour la réponse