Face à l’inquiétude et aux interrogations des agriculteurs concernant le projet de réforme de la PAC (Politique Agricole Commune), le Sénateur Fabien Genet a interpellé le Ministre de l’Agriculture Julien Denormandie lors de la séance de débat ce mardi.
L’actuelle architecture de la PAC, dans son volet sur les aides couplées, prévoit une aide au bovin allaitant qui représente un montant annuel moyen de 12 000 € par exploitation. Le montant de ces aides constitue bien souvent la majeure partie des revenus dégagés par les éleveurs, dans un contexte national et international où le prix de la viande connaît une stagnation alarmante.
Or les premiers arbitrages européens et nationaux concernant les pistes d’évolutions du premier pilier de la PAC semblent inquiétants pour la filière élevage du département.
« En matière agricole, et notamment sur l’élevage bovin allaitant, l’essentiel est en jeu, particulièrement dans les élevages de charolais en Saône-et-Loire. La nouvelle PAC va-t-elle les aider à se relever ou ne fera-t-elle qu’accentuer leurs difficultés ?
Trois ans après Egalim, ces éleveurs ont perdu 30% de leurs revenus, percevant moins de 700 euros par mois en moyenne. Va-t-on encore diminuer leurs aides ? Et donc leur revenu ?»
Le sénateur avait déjà défendu la situation des éleveurs auprès du Ministre le mois dernier, en demandant une stricte application de la loi Egalim, pour respecter la juste rémunération des agriculteurs, en particulier celles des producteurs de viande bovine.
« L’aide à l’UGB (Unité de Gros Bétail) que vous envisagez sera-t-elle la même pour les bovins allaitants et pour les bovins laitiers ? Quel en sera le montant ? Un plafonnement à 100 UGB pénaliserait des milliers d’exploitations de Bourgogne-Franche-Comté avec une chute de 30 à 50% des aides. Nous attendons des réponses précises et chiffrées. Vous engagez-vous à garantir au minimum le montant actuel des aides ? »
Le Ministre a alors répondu être « favorable à deux UGB différents pour l’allaitant et le laitier. Il faut réfléchir au plafond, au seuil, au taux de chargement, au mixte… Je suis donc plutôt favorable à des critères différents, mais les travaux sont en cours. »
Une réponse du Ministre insatisfaisante pour le Sénateur, qui a insisté sur la nécessité de donner des chiffres aux éleveurs, en toute transparence.
Lien pour visionner l’intégralité de l’intervention : https://youtu.be/6Ou6V8hQixo