Point de situation par la préfecture de Saône-et-Loire après deux nouvelles attaques du loup en Saône-et-Loire.
Après la dernière attaque imputée au loup durant la nuit du 1er au 2 août, deux nouvelles attaques survenues les nuits du 16 au 17 et du 17 au 18 août dernier, sur la commune de Viry, ont conduit à des pertes supplémentaires affectant à nouveau deux éleveurs du secteur.
Dès leur signalement le 18 août au matin, les agents de l’office français de la biodiversité (OFB) sont intervenus le jour même pour effectuer les constatations.
Celles-ci consistent d’une part, en différents relevés descriptifs des animaux tués ou blessés, des lésions constatées, des techniques caractéristiques de la mise à mort, des précisions sur les modes de consommation constatés, et d’autre part, à la recherche systématique sur les sites d’attaque et à proximité, de tout matériel génétique (poils, excréments, urine, sang) qui permette la réalisation d’analyses ADN.
Les analyses ADN permettent, notamment, d’objectiver la présence du territoire par ce prédateur et le cas échéant d’en distinguer la souche (italienne). Si l’expertise des relevés descriptifs permet de lever sous quelques jours l’hypothèse d’une origine lupine (ou non) de la prédation, les résultats d’analyses ADN sont, eux, confiés aux laboratoires agréés et requièrent des délais plus longs (jusqu’à plusieurs semaines).
Les constats et relevés effectués sur place le 18 août ont d’ors et déjà permis à l’OFB, après expertise, de confirmer en moins de vingt-quatre heures, l’origine « loup » non exclue de ces deux nouvelles attaques. Depuis les premières séries d’attaques débutées le 25 juin, on dénombre désormais 17 attaques qui portent respectivement à 50 et 16 le nombre d’animaux tués et blessés.
Comme l’a rappelé le préfet « référent loup national », M. Jean-Paul CELET, en conclusion de la conclusion de la cellule de veille et de suivi du loup, le 13 août, les éleveurs doivent pouvoir protéger dès que possible leurs troupeaux. Dans cette perspective, le préfet de Saône-et-Loire a d’ores et déjà sollicité le ministre de l’agriculture pour la mise en place, en urgence, des crédits nécessaires à l’acquisition des équipements de protection qui seront mis à disposition gratuite des éleveurs qui en ont fait la demande. Une première mise à disposition de ces équipements doit intervenir d’ici la fin de la semaine.
Enfin, concernant le protocole d’interventions sur le loup, conformément à ma demande du 5 août, les lieutenants de louveterie ont d’ores et déjà mis en œuvre les mesures d’effarouchement demandées par la préfecture. Une dizaine de lieutenants se sont ainsi mobilisés les 6, 7 puis 18 août pour mener à bien ces opérations conduites dans les secteurs de Gourdon, Vendenesse et Viry.
En situation d’attaque d’un troupeau, sous réserve de mesures de protection (filet électrique ou chien de protection) qui s’avéreraient inefficaces, un tir de défense simple pourrait être réalisé. Ces tirs ne peuvent être exécutés que par un éleveur en possession d’un permis de chasse en cours de validité, un louvetier, ou un agent de l’OFB sur demande adressée à la Direction Départementale des Territoires et après l’établissement d’une autorisation par arrêté préfectoral.
L’éleveur devra s’assurer de réaliser l’ensemble des mesures de protection nécessaire, et de veiller au respect de la réglementation en vigueur.