A Sanvignes, les voeux, c’est plutôt du genre Francis Blanche. De l’humour. Il y aurait même des répliques à la Michel Audiard, « y en a aussi ». C’est aussi décontracté et très recherché à en juger le nombre de Sanvignards présents vendredi soir à La Trèche.
Des voeux sobres sans aucune animosité avec de la joie de vivre et un partage sincère à l’image d’un maire toujours prêt à détendre l’atmosphère même lorsque la sono « crachote » et le film récapitulatif sur l’année écoulée défile sur l’écran sans le moindre son. Les aléas du direct. Même Michel Drucker a connu cela.
Des voeux particuliers car année particulière, « nous entrons dans une période de respiration démocratique » s’amuse à dire Jean-Claude Lagrange, candidat déclaré à sa propre succession à la mairie de Sanvignes en mars prochain. « A Sanvignes, la respiration est bonne. La commune est apaisée sur cette question. Il est quand même plus agréable de faire l’union et la cohésion ».
Nécessairement, le maire n’a pas le droit de faire un bilan ou d’annoncer des projets, « mais je ne vais pas m’en priver » assure-t-il.
Le maire présente sa liste
Alors l’homme de la pampa sanvignarde dresse rapidement les faits de l’année 2019, la canicule, les inondations, l’incendie de Notre Dame, la mort de Jacques Chirac. Un sujet qui les lui brise menu, « les inquiétudes du nationalisme avec, en France, le premier parti qui est le Rassemblement National. Nous vivons dans un monde très anxiogène » souligne le maire avec sérieux. Il l’est tout autant avec le conflit sur la réforme des retraites : « Les acquis sociaux, la retraite, la sécu doivent être préservées mais sans doute ont-ils besoin d’évoluer ».
Au plan local et toute la difficulté est là dans les propos à tenir, Jean-Claude Lagrange, lui aussi grand fan des « Coups » de Johnny Hallyday, tente de naviguer sur des eaux plus calmes mais non dénuées de sens, « nous devons atténuer les maux de notre société que sont les incivilités, même chez nous, et du manque d’éducation ».
Moins déplaisants ou plus réjouissants sont la petite perte d’habitants sur Sanvignes, alors que d’autres communes en perdent davantage, les cinquante-cinq permis de construire de maisons individuelles et les quarante-et-une naissances en 2019 contre trente-deux l’année précédente. « Je ne suis pas le responsable » lance le maire.
Lui aussi a sa liste à préparer. « Elle est là », dit-il. « Je vais vous la sortir ». Jean-Claude Lagrange égrène : « Deux plaquettes de beurre, des carottes, de l’huile d’olive ». Seule info fiable, le maire fait ses course au Mammouth. Un bon tuyau à Didier Deschamps pour sa liste à lui.
En somme, « C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule ».
Jean Bernard
Juste une précision,
les 55 permis de construire correspondent bien à la durée du mandat 2014-2020 et non à la seule année 2019?