Santé – Dentistes : il est diplômé mais ne peut pas exercer

La souffrance d’une Montcellienne qui pendant dix jours n’a pas pu obtenir un rendez-vous chez un dentiste si ce n’est à Chalon-sur-Saône a eu une répercussion inattendue.

Si-Lounes Gherras est français d’origine algérienne. En 1985, il est diplômé chirurgien-dentiste à Alger. Il exerce en Kalybie dans la fonction publique avant d’ouvrir son cabinet dentaire et quitter l’Algérie en 2003. En France où il obtient la nationalité française, il tente de faire valider son diplôme par la VAE (validation des acquis et de l’expérience). « Nous étions 1 200, seulement vingt-six ont eu cette validation. Que voulez-vous, mon papa n’est pas ambassadeur » raconte-t-il au téléphone. Il a 47 ans à cette époque.

Il appelle de Charente-Maritime, de Saint-Germain-de-Lusignan. L’histoire d’Amélie l’a révolté. « Vous avez une population en manque de dentistes, certains souffrent et moi, je suis prêt à travailler » poursuit-il.

Une simple demande du maire ?

En France, Si-Lounes Gherras cherche la moindre solution pour exercer son métier de chirurgien-dentiste, au conseil de l’ordre, la porte se ferme. « Il faut avoir un diplôme de l’Union européenne » dit-il. « Comme je ne pouvais pas traiter les patients, j’ai fait de la prévention pour le compte de l’éducation nationale. « Mon diplôme a été reconnu (voir ci-dessous) mais toujours impossible d’exercer ».

Après une période de chômage, par connaissance et après une formation de dix-huit mois, il devient assistant dentaire. Il travaille cinq ans puis retrouve le chemin de pôle emploi.

« Aujourd’hui, j’ai 62 ans, je ne peux pas prendre ma retraire, il me manque des trimestres, alors je suis prêt à partir n’importe où » propose-t-il. « J’ai juste besoin d’une dérogation que le maire d’une commune demande au conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes » ajoute-t-il. « Je ne pose aucune condition, je suis prêt ».

Après la lecture de L’informateur de Bourgogne, Si-Lounes Gherras a même appelé la mairie de Blanzy. « J’ai eu une secrétaire qui fera part de mon appel au maire » poursuit-il.

A suivre… peut-être.

Jean Bernard

2 commentaires :

  1. On manque cruellement de dentistes médecins en tout genre et quand des personnes sérieuses comme ce monsieur se propose on lui tourne le dos ! On marche sur la tête en France..
    J’espère de tout cœur que ce monsieur soit enfin reconnu dans se profession pas ses pairs et qu’il puisse enfin pratiquer son métier pour aller vers une retraite sereinement et bien méritée !
    Cordialement.

  2. 1. Tous les étudiants français doivent d’abord franchir le difficile cap de première année d’études médicales.
    Ce monsieur n’a pas a en être dispensé, puisqu’aucun Français n’y échappe.
    (Le numerus clausus français a récemment été remplacé par d’autres systèmes de sélection des meilleurs étudiants).

    2. Un étudiant étranger intègrant les études françaises pendant son cursus, doit valider une equivalence du concours de première année français.

    Cela l’autorise à poursuivre ses études en France, là où il en est, sans revenir en arrière.

    Pourquoi ne passe t il pas cette équivalence ?

    3. La durée des études est plus longue en France.
    Le niveau global y est plus élevé. Chaque année en France est un concours difficile, et les enseignants disposent de plateaux techniques plus équipés.

    5. Une longue pratique dans un autre pays n’est pas du tout un gage de qualité.

    6. Dans de nombreux pays, les étudiants français subissent les mêmes contraintes (Suisse, USA, Canada …). Il leur faut passer de dures équivalences, quels que soient leur âge ou leur ancienneté de pratique.

    7. Si le Conseil de l’ordre français a refusé l’exercice à ce praticien, c’est que son niveau n’a pas été jugé suffisant.

    Heureusement qu’une pseudo pénurie ne permet pas facilement d’exercer de la chirurgie !

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