Que va changer la visite des élus ce matin au Bey dans le quartier des Gautherets à Saint-Vallier ? Rien.
Que le maire, Alain Philibert accompagné de Catherine Matrat, Marie-Hélène Henry, Jean-Paul Lecoeur et Richard Taiclet se préoccupent de la vie mouvementée des locataires de la résidence de la Roseraie (immeubles de la Semcoda et de l’Opac) est légitime après un week-end encore tumultueux, et après… ?
Un éternel recommencement. Déjà le 30 janvier dernier, maire et adjoints, toujours suite à des incivilités au Bey qui rayonne dans la presse autant que le soleil chauffe en été, virent arpenter le quartier et prendre le pouls. Déjà à cette époque les habitants ont dit combien ils étaient excédés, combien cette bande de gamins faisait régner le désordre et la peur.
Oui, ils ont écouté, oui des réunions entre sous-préfet, police, élus, Semcoda et Opac eurent lieu, des caméras ont été installées dans les halls d’entrée des immeubles de la Semcoda, des jeunes gens ont été interpellés, l’un d’eux a même purgé une peine en prison et la situation perdure. Régulièrement, la police intervient comme ce fut le cas dans la nuit de samedi à dimanche.
Les fauteurs de trouble, tout le monde les connaît. « La police a les noms » ne cesse de marteler Alain Philibert. Des mineurs le plus souvent et faute de pouvoir les appréhender en flagrant délit ou en délit flagrant, les autorités judiciaires sont impuissantes. « Qu’on supprime les allocs et l’APL aux familles » laisse entendre un riverain.
Ce matin, les témoignages recueillis sont unanimes: « Ce n’est pas aux gamins de faire la loi ». Pourtant, tous reconnaissent leur attachement au quartier, « il est agréable » mais avec « ces petits c… », « c’est la merde ».
Alertée de la visite du maire, une locataire arrive avec une grande enveloppe. A l’intérieur, des cailloux. « Voilà ce qu’ils nous balancent ! »
Pour être honnête, une dame, une seule, ne s’émeut pas de la situation et trouve même agréable d’écouter de la musique un samedi après-midi. « Est-ce que les jeunes n’ont plus le droit d’écouter de la musique ? » demande-t-elle aux élus.
Là est toute la question. Le savoir-vivre ensemble sans dépasser les bornes. Au Bey, les jeunes sont désoeuvrés, ils occupent leur temps trop bruyamment, boivent de l’alcool, consomment des stupéfiants. Cet été, ils ont commencé à creuser un trou à l’arrière des immeubles de la Semcoda. « On fait une piscine ». Ils brûlent des voitures, mettent le feu dans des containers, cassent des arbres…
Nombreux sont les habitants qui ne veulent pas parler par peur des représailles. « On ne dit rien sinon ils vont nous faire des crasses » témoigne une locataire en direction des élus.
Installer des caméras de surveillance ? « Il va falloir y venir » admet Richard Taiclet, l’adjoint aux finances pas convaincu par leur efficacité. « Il faut demander davantage de présence policière » avance-t-il encore.
Peut-être serait-il judicieux d’instaurer un véritable dialogue entre chacune des parties. Mais pas un lundi matin, plutôt un week-end.
Jean Bernard