Premier conseil municipal dans la nouvelle salle inaugurée samedi et même avec une Marianne désarmée représentée sur la fresque murale, le débat n’a pas gagné en sérénité surtout sur deux points. Et c’est Martine Durix qui en a perdus.
Elle est peut-être seule, même très seule, Mais Martine Durix reste fidèle à ses convictions et quand bien même elle n’y met pas toujours la forme, le fond ne bouge pas et défend ardemment ses idées.
Sauf, qu’en face, l’opposition municipale ne prend pas toujours des gants pour lui répondre.
Ce lundi soir, dans la nouvelle salle du conseil municipal inaugurée samedi dernier avec la fresque en fond, dans le dos du maire, la séance a immédiatement attaqué par l’ordre du jour. Alain Philibert a juste précisé que « nous n’avons pas nos nouvelles tables (les anciennes relookées) parce que nous n’avons pas reçu la bonne couleur (le bleu qui doit recouvrir le dessus des tables) ».
Et dès le deuxième rapport, approbation du compte rendu de la précédente réunion, Martine Durix (opposition sans étiquette) entrait en action et revenait sur ces fameux 22 000 €, le montant des prestations de nettoyage du gymnase Potignon à la Régie de quartier à Montceau-les-Mines. Elle voulait savoir jusqu’à quel montant le maire avait le droit de signer sans demander l’avis du conseil municipal.
Et Taiclet tacle comme à habitude
La réponse apporté dans le compte rendu envoyé aux élus (conseil du 29 mai 2018), il est vrai, n’apportait pas un éclairage très lumineux. Même Denis Beaudot (opposition LR), plutôt perplexe sur le sujet, intervenait: « C’est plutôt flou. Un peu de clarté serait bon pour le débat ».
Selon le maire, ces décisions font l’objet d’un passage en commission « et vous êtes membre de la commission des appels d’offres » rappelait-il à Martine Durix. « Les commissions, les gens viennent ou ne viennent pas. Si je comprends bien, c’est notre honnêteté que vous mettez en cause » glissait Richard Taiclet, premier adjoint et président de ladite commission. « Nous sommes dans le ridicule, voilà une personne qui est membre de cette commission, qui pose des questions et qui invente des histoires. De plus, c’est un marché avec des gens en insertion, c’est encore plus ulcérant ».
Le rapport était adopté à la majorité moins les voix de Martine Durix et du groupe LR (4 voix).
Linky, le tube de l’année
Il fallut ensuite attendre la toute fin du conseil municipal et la question posée par Martine Durix qui espérait que ses collègues allaient voter son voeu concernant le compteur Linky. Encore lui, le tube de l’année. Que disait ce voeu:
– que l’Etat, de façon urgente et nécessaire, fournisse de manière objective et transparente aux habitants inquiets les réponses qu’ils sont en droit d’attendre et communique largement sur les détails du projet Linky,
– que les habitants de la commune de Saint-Vallier puissent conserver la liberté d’installer ou non le compteur Linky
Ce fut peine perdue. Alain Philibert, avant de dire le fond de sa pensée, répondait: « Le maire n’a pas la compétence à l’installation des compteurs Linky et n’est pas propriétaire des compteurs ». Il précisait avoir reçu cent courriers des habitants de Saint-Vallier, « 100 sur 7 700, c’est 2%, ce n’est pas énorme. Je laisse la liberté aux gens ».
Ces derniers mois, des réunions ont fleuri sur le Bassin minier à propos de Linky dont une à Saint-Vallier le 13 juin dernier. Le maire lâchait: « Les associations ont fait peur aux gens ». C’était dit. Et dire aussi, que les associations cachent que « si ENEDIS doit venir relever le compteur, il en coûtera 80 € (pour ceux qui n’ont pas Linky). Alors je ne veux pas qu’on vienne voir le maire pour lui réclamer 80 € alors que nous aurions voté ce voeu ».
Le maire fait peur…
« J’étais à cette réunion, ce n’était que de la désinformation » intervenait Denis Beaudot. Et pourtant au moment du vote, avec son groupe, il s’abstiendra. Le courage lui aurait-il manqué ?
« Je ne veux pas m’engager dans un tel processus. Moi, il me l’installe le 9 juilllet. Si vous refusez, INEDIS ne viendra pas » ajoutait encore Alain Philibert.
Quant à Richard Taiclet, lui et son groupe de la majorité rejoignaient l’avis du maire. « Nous allons voter contre, les poids-lourds sur la RCEA sont plus dangereux que Linky ».
Envoyée dans les cordes, Martine Durix reprenait le combat et s’adressait au maire: « C’est vous qui faites peur, vous êtes désinformé ».
Touché et pas content Alain Philibert. « Que je fais peur aux gens ? » Il n’en revenait pas.
Et si, finalement, le mot de la fin était à mettre au crédit de l’opposant PS, Thierry Mallot qui plaidait toutefois dans le sens de Martine Durix: « Le progrès oui mais le progrès maîtrisé ».
Pendant le vote et les deux voix pour (Durix et Mallot), Alain Philibert ironisait: « C’est le rassemblement qui se fait » (Durix et Mallot aux élections municipales étaient sur la liste PS avant de se séparer).
« C’est cynique » se désolait Martine Durix.
Jean Bernard