Aux Chavannes, Michel Lacroix n’est pas un homme à rester les bras en croix. Notre Gaulois des temps modernes se frise toujours la moustache, le signe d’une longue réflexion qui débouche sur une idée ou le contenant d’un breuvage gouleyant.
Parlons plutôt de l’idée, celle de mettre en place une guinguette pour accueillir le temps de l’été ses fidèles clients et visiteurs d’un soir.
Car indépendamment du restaurant ouvert le midi dans la semaine, les rendez-vous en soirée et le week-end, samedi et dimanche donc, se font désormais dans la cour à l’arrière de l’établissement. Histoire de prendre l’air et profiter encore des longues heures en fin de journée.
Une guinguette pour partager un verre autour d’un assiette de cochonnaille et même d’y prendre un repas samedi et dimanche. Et de décréter le mot d’ordre en vigueur, « ici on ne bouffe pas, on mange » clame le moustachu.
Encore fallait-il trouver un nom à cette guinguette.
La guinguette des Chavannes eut été à la fois simple et d’une logique implacable. Mais à la vision d’une carriole d’un vert électoral avec l’inscription « La soûlante », c’est avec 100% des suffrages et surtout l’avis unanime du maître des lieux que la guinguette a été baptisée « La soûlante ».
Car cette carriole a une histoire. Il y a bien des années, elle servait lors des concours de pêche au Bois du Leu, à trimbaler les boissons pour rafraîchir les gosiers asséchés des pêcheurs. C’est une pièce de collection, la carriole pas le pêcheur.
Les Chavannes, c’est restaurant côté canal, guinguette côté Bourbince. Entre les deux, le coeur de Michel balance.
Jean Bernard