Il était attendu comme le loup blanc, d’abord par la municipalité et son maire puis par les résidents et le personnel des 3 Chênes.
Ce lundi 13 juillet 2020, la commune de Saint-Berain-sous-Sanvignes comptait beaucoup sur la venue du député Raphaël Gauvain, « trop invisible » au goût du premier magistrat Noël Valette mais assurément, la dernière bouée de sauvetage dans le différend qui oppose sa commune au Département et l’ARS (agence régionale de santé) dans la gestion de la résidence de personnes âgées.
Ici, à la campagne, ce village de 1 100 âmes, on ne comprend pas que l’administration, « ces gens derrière un bureau » dit-on plus singulièrement, on ne laisse pas la commune par l’intermédiaire du CCAS, gérer cette résidence des 3 Chênes. « Le Département et l’ARS nous disent que nous ne sommes pas dans les clous, que pour gérer ce gendre d’établissement, il faut nommer un directeur » explique le maire.
A l’ARS, ils ont même poussé le raisonnement assez loin dans la gestion de la crise du coronavirus. « Ils ne comprenaient pas qu’une si petite commune, sans directeur, n ‘a eu aucun cas de covid-19 parmi le personnel ou les résidents. Comme si un directeur aurait fermé la porte au virus » ironise Noël Valette.
Parce que, à Saint-Berain-sous-Sanvignes, on n’est pas plus bêtes qu’ailleurs et dès les premiers signes, les premières mesures furent prises aux 3 Chênes à partir du 19 février dernier.
« Je ne vois pas l’intérêt de nommer un directeur » (Raphaël Gauvain)
Avec ses 32 logements, la résidence des 3 Chênes a été épargnée. Les élus et le personnel qualifié la couvent comme une mère prend soin de son petit. Dimanche, à 22 heures, le maire taillait les pieds de tomates du jardin pédagogique qui alimente la cuisine de la résidence. « Ce matin, j’ai apporté un panier de courgettes » précise-t-il encore.
Autant d’attention que dans les bureaux de l’ARS, on ne saisi pas nécessairement le sens. En revanche, l’embauche d’un directeur est une évidence, quitte « à augmenter les loyers » m’a-t-on répondu, assure le maire.
Avec un loyer de 402 €, charges comprises pour un T1, 463 pour un T2, « nous sommes les moins chers du département et nous pouvons accueillir ainsi des personnes avec des petites retraites ». Un salaire de directeur, c’est dans les 60 000 € à l’année. Et quand bien même la commune dégage un bénéfice de 23 000 €, on est loin du compte. Augmenter les loyers serait inévitable.
La commune de Saint-Berain-sous-Sanvignes souhaite donc poursuivre sa gestion des 3 Chênes, sans rien changer et espère obtenir une dérogation.
Raphaël Gauvain a écouté avant de déclarer : « Je ne prends pas la décision mais je vais vous aider. Vous avez parfaitement géré la crise du coronavirus. Une crise qui, justement, a révélé la lourdeur administrative. Je ne vois pas l’intérêt de nommer un directeur. Pourquoi changer les choses qui fonctionnent bien ? »
Le député s’est engagé à faire son possible pour obtenir cette dérogation, aller voir le Département, l’ARS pour les convaincre. Cette dérogation est justifiée » note-t-il.
Il lui reste cinq mois pour plaider la cause de Saint-Berain-sous-Sanvignes. Tout le monde compte sur lui.
Jean Bernard