Réseau Education Sans Frontières apporte quelques informations sur la situation que l’association juge scandaleuse, celle d’une mère de famille albanaise déboutée de sa demande d’asile.
Rapidement : Il s’agit d’une jeune femme albanaise, contrôlée à Lyon alors qu’elle raccompagnait sa belle-mère venue en visite au bus devant la ramener en Albanie. Sans autorisation de séjour, elle est donc retenue au Centre de Rétention de Lyon en attente d’être expulsée vers l’Albanie. Elle a deux enfants, 4 et 6 ans, scolarisés aux Gautherets, et son mari, à l’état psychologique déjà fragile, n’est pas en mesure de s’occuper seul des enfants.
Dans un premier temps, RESF a tardé à médiatiser l’affaire, craignant que cela ne nuise trop au reste de la famille.
Aujourd’hui, il souhaite que l’information soit portée à la connaissance des habitants de la région et puisse récolter d’avantage de soutien à transmettre au préfet du Rhône.
LE TEXTE DE LA PETITION
Jeudi 21 février, Mme Leka, jeune femme albanaise arrivée il y a un an et demi à Montceau-les-Mines avec son mari et ses deux enfants en bas âge, a été contrôlée alors qu’elle raccompagnait à Lyon sa belle-mère venue d’Albanie en visite pour qu’elle prenne le bus lui permettant de rentrer chez elle. Sans papier en règle, puisque leur demande d’asile a jusque là été refusée, Mme Leka s’est vue retenue toute la journée à la Police des frontières, puis transférée le soir au Centre de Rétention Administrative de Lyon. Rapidement, le juge des libertés et de la détention a jugé que sa situation ne justifiait pas sa libération, et il a donc été signifié à Mme Leka qu’elle serait prochainement mise dans un avion pour l’Albanie.
Cette décision a pour conséquence, inadmissible selon nous, de séparer deux enfants de 4 et bientôt 6 ans de leur maman, sans doute pour de nombreux mois avant qu’elle ne puisse revenir sur le sol français. Par ailleurs, M. Le Préfet n’est pas sans connaitre la fragilité du papa. Celui-ci a dû fuir son pays en raison des menaces sérieuses pour sa vie du fait de la loi parallèle en vigueur dans son pays, le Kanun (dont l’une des caractéristiques principales est la possible vengeance personnelle, par le sang, sur les enfants mâles pour les conflits qui ont concerné leur père). L’angoisse permanente d’avoir à revenir en Albanie a un impact destructeur sur l’équilibre psychologique de M. Leka qui est, ainsi que l’atteste son médecin, dans l’incapacité de s’occuper seul de ses enfants, puisqu’il ne peut quasiment pas quitter son logement. Ces derniers suivaient jusque-là une scolarité des plus normales à Saint-Vallier où ils sont logés, parlant déjà bien le français.
La détention de Mme Leka va, selon nous, à l’encontre de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme sur le respect de l’intégrité des familles, même si la justice en dénie le bénéfice à Mme Leka, en raison d’un recours contre une obligation de quitter le territoire exercé trop tardivement (les avocats acceptant ces affaires sont débordés et les délais toujours plus courts).
Nous demandons donc avec cette pétition expressément à M. Le préfet d’exercer son pouvoir discrétionnaire et de libérer Mme Leka.