Dans le rapport moral de Réseau Education Sans Frontières, la présidente Carole Bonin commence par « la » mauvaise nouvelle pour les demandeurs d’asile et les étrangers en général. « En effet, la nouvelle loi immigration va encore compliquer le parcours administratif des personnes que nous accompagnons, malgré les amendements retirés par le Conseil Constitutionnel ».
Les personnes qu’accompagne RESF ne souhaitent qu’une chose : « rester vivre en France, en paix, travailler pour pouvoir faire vivre leur famille dignement, le gouvernement leur barre encore le passage en laissant toujours aux Préfets le pouvoir discrétionnaire, c’est à dire le choix de régulariser ou non les familles , avec promesse d’embauche, même dans les métiers en tension, la réponse peut finalement être un refus, ce que nous observons dans la plupart des cas d’ailleurs, depuis des années » précise encore la présidente.
Des familles qui survivent grâce aux associations locales avec qui travaille RESF : Humanity, le Secours Catholique, la Croix Rouge, les Restos du coeur, la Ligue des droits de l’homme, Odil et l’Entraide de Blanzy.
« Les personnes que nous accompagnons ont fui les guerres, les mariages forcés, l’excision, le kanun en Albanie (vendetta entre familles pendant des générations), les mafias ou encore la misère. Comme le rappelait l’ASTI de Chalon lors du rassemblement dimanche dernier contre cette loi honteuse, nous ne devons pas trier les réfugiés car chacun a de bonnes raisons de fuir son pays, que ce soit la guerre mais aussi des problèmes économiques , climatiques » souligne-t-elle avant d’ajouter : « N’en déplaisent aux racistes ou autres personnes mal intentionnées, je dirais même surtout mal informées, nous faisons avec plaisir cet accompagnement auprès des familles en détresse car nous nous sentons utiles et nous apprenons aussi énormément humainement à leur côté ».
Point rapide sur les familles
Environ 100 dossiers sont suivis au niveau administratif et une trentaine d’élèves assistent aux cours, répartis sur une dizaine de bénévoles. Certains ont obtenu leur delf A2 et B1 et d’autres sont aussi en préparation du B2.
Les nationalités des familles sont les suivantes : arménienne, albanaise, ukrainienne, kosovare, congolaise, malienne, nigérienne, tchétchène, guinéenne, sénégalaise, camerounaise, ivoirienne, géorgienne, afghane, pakistanaise, soudanaise , érythréenne, béninoise.
La pression pour quitter les logements du CADA et du Pont continue. Grâce à l’aide des municipalités du bassin minier ,depuis plusieurs années, RESF a 4 logements à Montceau ave les fluides de 2 logements entièrement payés par RESF car les familles ne peuvent pas travailler donc elles paient juste leur assurance logement chaque mois. A terme, l’association ne pense pas garder ces 4 logements car la priorité doit rester l’administratif et les régularisations des personnes afin qu’elles deviennent autonomes.
D’autre part, RESF prend en charge un jeune ivoirien de 15 ans, depuis mai 2023, toujours sans aucune solution à ce jour malgré les appels aux élus, les courriers au juge des enfants, sans oublier une jeune ivoirienne de 15 ans accueillie pendant 3 semaines. « Elle est heureusement aujourd’hui à l’ASE de Mâcon car il y a priorité aux jeunes femmes à la rue, plus vulnérables. Yacouba, lui , attend son tour depuis 7 mois ». Coût pour l’association, plus de 2000 €.
« L’État doit prendre en charge ces jeunes, c’est la loi ».
Actions à venir
Les cours de français et les permanences administratives se poursuivent à Odil chaque samedi de 9h à 11h.
_ 10 février : vente de brioches le 10 février au Géant de Montceau.
_ 8 mars : réunion interassociative à Montceau.
Deux concerts prévus à la salle de la Trèche à Sanvignes :
_ samedi 16 mars à 20h : A contrario
_ vendredi 10 mai : bœuf musical avec les Galipotes
Election du bureau
présidente : Bonin Carole présidente-adjointe : Boguet Martine
trésorière : Bruneau Claire
secrétaire : Mô Mérite
