La tentation est grande et le raccourci peut-être exagéré mais quand vous aurez « avalé » les lignes qui suivent, vous comprendrez l’analogie entre Quentin Morieux et Harrison Ford.
Petit, Quentin voulait faire de l’archéologie et les voyages de sa grand-mère en Egypte lui ont aussi donné le goût à l’histoire. Né à Paris, « j’ai passé toute mon enfance en Bourgogne, j’ai grandi à Mont-Saint-Vincent, je suis allé au collège Copernic à Saint-Vallier et au lycée Parriat à Montceau-les-Mines », même si le bac il le passera à Paris.
Histoire et archéologie vont très bien ensemble mais poursuivre des études dans ces deux disciplines, c’est comme rechercher l’arche perdue, éprouvant, alors il a choisi l’archéologie et décroché sa licence à Paris 1.
Il se souvient du chantier-école à Bibracte en 2011, il a 14 ans, ceux à Alesia, à Saran (Loiret) et une fois sa licence en poche en 2018, « je voulais prendre une année sabbatique, partir à l’étranger notamment en Egypte » dit-il. Au Caire, il apprend l’arabe, dans le Sinaï, il s’adonne à la plongée. C’est un touche à tout, ses centres d’intérêts sont divers.
En 2019, c’est la bonne pioche, il croise le chemin de La Route de l’Orient, une association qui promeut la recherche archéologique. Quentin décroche un contrat en Arabie Saoudite, juste quelques mois. Il met également en application ses connaissances sur les Vikings pour devenir guide en Suède. « J’emmène les clients des hôtels sur les sites ». Tourisme et archéologie se marient également très bien. En France, il fait les vendanges. A la recherche des meilleurs beaujolais.
Pas facile à suivre, facile à vivre
Un petit boulot par-ci, un petit boulot par-là, Quentin Morieux alterne entre le Moyen Orient et la Suède, « ça me permet de vivre décemment ». Ces expériences lui ont surtout fait comprendre que « je ne veux pas travailler toute l’année dans l’archéologie ».
Quentin le baroudeur ! « C’est un peu ça, mes amis _ et il en a encore beaucoup sur le Bassin minier _ me surnomment ainsi ». Son trip est d’accepter des missions ponctuelles, « d’avoir une vie de nomade et développer d’autres centres d’intérêts comme l’écriture » précise-t-il. Ecrire des fictions. « J’adore écrire ».
Aujourd’hui, il s’est posé du côté de Valbonne. Il aimerait partir au Canada où il pourrait échanger ses services contre le gîte et le couvert. Mais il est aussi dans le projet de rénovation d’un voilier en aluminium, un deux mâts de 1950. « Bénévolement, je fais des recherches sur le passé du bateau, les anciens propriétaires, c’est passionnant ».
L’archéologie mène donc à tout et tout mène à Quentin Morieux. Sa vie est trépidante, « j’aime ça, il faut que ça bouge ».
A 24 ans, il les aura le mois prochain, il pense quand même mettre la pédale douce sur les voyages et se concentrer sur l’Europe, consacrer plus de temps à la famille à Ciry, Mont-Saint-Vincent, Gueugnon, les amis, « vivre à la campagne » soupire-t-il.
Quand bien même n’a-t-il pas une vision à long terme sur sa carrière professionnelle, il a encore un sujet à explorer, se former à l’archéologie sous-marine. « Je suis assistant instructeur en plongée, alors je peux m’y atteler à l’étranger ».
Quentin l’insatiable, Quentin le baroudeur, Quentin l’Indiana Jones, Quentin l’aventurier, difficile de lui mettre la main dessus. Mais avec la pandémie, les recherches archéologiques ont du plomb dans l’aile. Quentin recherche mais un emploi. « Un emploi alimentaire » entend-il. Une autre forme de croisade, provisoire.
Ses sept années de latin, deux de grec ancien, l’arabe, l’italien, l’espagnol et le portugais, permettent à Quentin de s’ouvrir l’esprit et au monde, il n’a pas fini de mettre les voiles.
Jean Bernard