« Si je n’écris pas, je dessine ».
Mickaël Itri est le personnage de sa nouvelle vie. Voilà plus d’un an qu’il s’est mis à l’écriture. « Dès que j’ai cinq minutes, je tape sur mon portable » dit-il. Il aligne les mots comme d’autres alignent les tours de piste, c’est un besoin, presque une thérapie.
Un besoin de passer à autre chose, changer de braquet, donner un autre sens à sa vie.
Déjà plus jeune, le Montcellien, alors qu’il poursuit des études d’arts plastiques à Saint-Etienne, est propulsé professeur en lycée. Il franchit le pas sans vraiment l’emboîter et aujourd’hui le voilà devant une autre ligne d’horizon. Mickaël Itri est en arrêt maladie et « je pense à ma reconversion » explique-t-il.
Du temps, il en a, et tout naturellement, il se met à l’écriture quand sa compagne remarque un concours sur Amazon, « Les plumes francophones ». C’est l’occasion ou jamais de se lancer et se prouver de quoi on est capable. « Dans mon entourage on dit que j’écris pas trop mal », précise Mickaël. Il y va.
Gros consommateur d’actualité sur internet, « je suis très actif sur twitter » admet-il, il s’intéresse aussi beaucoup à la politique globalement et trouve justement dans l’écriture « un moyen de m’exprimer dans une société qui nous force à nous taire ». A ce propos, même si sa première nouvelle vient d’être éditée, il a déjà en réserve un gros pavé où il raconte son vécu dans l’enseignement. « J’ai envoyé le manuscrit à des maisons d’édition ».
Même la pluie sur le pare-brise est une musique
Dans l’immédiat, il compte se faire connaître avec « A son corps défendant », un triller bien huilé avec un type, Ezio et Alice, la femme qu’il aime. « Avec ce concours, je vais savoir où j’en suis avec mon niveau d’écriture » lance Mickaël Itri. Son écriture est riche. Ce n’est pas le plat du jour avec le quart de rouge et le café offerts. L’auteur est davantage dans le raffiné. On sent chez lui ce besoin de précision. Au volant de sa voiture, Ezio ne voit pas qu’une pluie qui tombe sur le pare-brise mais « ces tons sombres que déposent les inépuisables gouttes qui s’abattent sans désarmer ».
Ecrire, il aime, dessiner, il adore. D’ailleurs la couverture de son livre « A son corps défendant », est de sa main. Là encore, il a le geste précis. La bande dessinée sera sans doute un dérivatif à l’écriture, un complément d’âme. « J’ai des projets dans la BD, des scénarios son prêts mais pour l’instant, je me consacre à l’écriture » souligne-t-il. Chaque chose en son temps.
Professeur d’arts plastiques, Mickaël Itri tente une nouvelle aventure. Il utilise l’écriture comme un bouclier, une légitime défense à son passé, un peu à l’image d’une caméra de surveillance qui ne remarque rien de précis mais révèle tout « à son corps défendant ».
Jean Bernard
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