Frédéric Degrave s’est fait sa petite place sur le Tour de France à l’arrivée de l’étape au Creusot. Il n’est pas arrivé premier, n’a pas enfilé un maillot de leader et pourtant, le lendemain au petit-déjeuner, il a coiffé tout le monde sur le poteau. Ses petits pots de confiture avec un petit vélo sur l’étiquette furent très remarqués et, avant tout, appréciés.
Les confitures de La Petiote Campagnarde, c’est autrement bon que les « pots de colle » des marques de la grande distribution. Les coureurs de la Grande Boucle ne s’y sont pas trompés. D’ailleurs on soupçonne le vainqueur, Tadej Pogacar d’avoir pris double ration.
En trois ans, Frédéric Degrave a fait du chemin depuis son Morvan et Dettey, plus précisément. Il est artisan confiturier. « Je fais de la confiture, des compotes, des fruits au sirop et maintenant des cakes salés et sucrés » explique celui qui chaque jeudi en fin d’après-midi, participe au marché de la Trèche à Sanvignes. Un fidèle.
Ce ne sont pas des confitures comme toutes les confitures. Monsieur l’artisan aime surprendre le client. Aussi fait-il de la gelée de vin avec du rully, du mercurey et même avec du crémant de Bourgogne. « Je propose également une confiture de betterave qui se marie parfaitement avec le foie gras » se permet-il d’ajouter alors que s’approche l’heure du dîner.
Autant dire que pour l’apéro, un cake abricot-roquefort fera très bien l’affaire. Seul inconvénient, avec la crise, « je ne peux plus faire goûter ». Effectivement, quel dommage. Oui mais il en vend !
Tout est fait à Dettey, chez lui, dans son laboratoire. Les fruits viennent de son verger, enfin pas tous _ il est trop petit _ , »alors je m’approvisionne chez un grossiste dont les produits proviennent autant que possible de Saône-et-Loire » et les légumes sont issus d’un maraîcher bio à Marigny. Le miel, c’est le beau-père, ancien agriculteur à la retraite, lui aussi à Dettey, qui le produit.
Le Morvan, c’est la marque de fabrique de La Petite Campagnarde, c’est pourquoi les étiquettes sont rédigées en morvandiau. Les vacanciers y sont très sensibles quand ils tombent dessus dans la vingtaine de points de vente que sont des chèvreries, des boulangeries, boucheries, vignerons. C’est le « pass morvandiau ». Obligatoire lui aussi et il fait l’unanimité.
Jean Bernard
