Rencontre – Elen Hervochon, harpiste et heureuse de vivre à Gourdon

La harpiste Elen Hervochon sera en concert jeudi 22 décembre à la médiathèque de Blanzy à 19h.

 

Le paradis existe. Elen Hervochon l’a trouvé à Gourdon dans sa maison à la campagne. Et même si elle décide de jouer de la harpe en pleine nuit, Dieu et ses Saints ne viendront pas manifester leur désaccord. A vrai dire, ils en pincent à écouter cette artiste. D’ailleurs dès l’Antiquité ne jouait on pas de la harpe lors des cérémonies religieuses !

Elen Hervochon est harpiste et chanteuse, c’est moins courant que pianiste, guitariste ou clarinettiste. « Je voulais faire de la flûte mais mes dents sont tombées alors à 7 ans, je me suis tournée vers la harpe. J’en ai fait comme j’aurais pu faire autre chose » souligne-t-elle.

Aujourd’hui, cet instrument à cordes rythme sa vie. Elle en a trois dont une en carton, très légère, facile à transporter, une celtique et la plus grande, à pédales pour les concerts comme celui qu’elle donnera jeudi 22 décembre à la médiathèque de Blanzy à 19h, salle Jean-Marie Baudin.

A l’origine, Elen Hervochon ne se destinait pas exclusivement à la musique. Son parcours est loin d’être aussi limpide qu’une eau de source. Elle est née à Paris, ce qui n’a rien d’exceptionnel mais décroche son BAC à 15 ans. « J’ai voulu poursuivre en faisant des études dans l’hôtellerie mais en raison de mon âge, personne n’a voulu de moi. Trop jeune me répondait on ».

On ne ferme pas la porte à cette jeune fille d’un simple coup de pied. Elle obtient son diplôme de commerce. Les langues la passionne. Elle parle chinois, anglais, allemand, italien et « je viens de me mettre au népalais » comme d’autres apprennent à nager le crawl. « J’adore ça _ les langues pas la natation _, plus on en fait, plus c’est facile » dit-elle dans un éclat de rire.

 

Elen Hervochon veut défense le répertoire pour harpe

 

Avec son bagage, Elen Hervochon trouve une place dans la finance, dans une banque. Mais c’est une autre musique que celle d’aligner les euros qui la passionne. Elle place son avenir à l’école normale de musique de Paris, l’équivalent du conservatoire. Elle étudie le chant et le solfège et « j’ai repris la harpe ».

Elle aussi en pince pour cet instrument historiquement magique. « C’est merveilleux de jouer de la harpe, elle s’adapte à tous les styles de musique ». Il suffit juste d’avoir un peu d’imagination. La carrière d’Elen Hervochon démarre, « j’ai fait des masters avec Geneviève Letang »  harpiste et professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris depuis 1995.

Aujourd’hui, à Goudron dans sa maison qui ressemble beaucoup au jardin d’éden, Elen Hervochon est épanouie et heureuse. Même son chat semble sortir tout droit des Aristochats. Une maison de mélomanes.

Notre harpiste joue essentiellement seule. « Je veux défendre le répertoire pour harpe, il est aussi monstrueux que le piano » avance-t-elle. Elle partage parfois les concerts en duo ou en trio avec Les trois oiseaux, harpe et deux sopranes, Dania El Zein (Palinge) et Marie-Claude Bottius.

A Blanzy jeudi 22 décembre, Elen Hervochon ne chantera pas. Elle s’exprimera qu’avec sa harpe et des pièces de Félix Godefroid, Camille Saint-Saëns, Marcel Tournier ou Deborah Henson-Conant.

Venez et laissez-vous séduire.

 

Jean Bernard