Communiqué de la CGT retraités muliPro du bassin montcellien.
Réforme des retraites, quel impact sur les retraité-e-s ?
Dans son rapport remis le 18 juillet, Jean-Paul Delevoye, le Haut-commissaire à la réforme des retraites, indique que « les retraités actuels ne verront pas leur situation modifiée par la création du système universel de retraite ».
Conscient du sujet explosif de toute modification des droits de réversion, il précise même que ceux-ci seraient inchangés dans les cas de veuvages avec une personne dont les droits à retraites auraient été́ ouverts avant le 31 décembre 2024, date programmée de bascule dans le système universel si la réforme venait à être adoptée.
A l’écouter, il faudrait donc que les retraités actuels s’estiment préservés de la réforme. Au-delà̀ de la grossière tentative de division entre actifs et retraités, la réalité́ est pourtant toute autre. Dans le cadre de la réforme, la situation des retraités actuels serait étroitement corrélée à celle des futurs retraités compte tenu que leurs pensions seront « transformées en points du nouveau système » Page 114 du rapport Delevoye.
D’ores-et-déjà, il est annoncé que les pensions resteront indexées sur l’inflation, tandis que la valeur des points (qui servira de constitution pour les futurs droits) sera elle réalignée sur l’évolution des salaires. Cette distinction dans les règles de revalorisation va entraîner un décrochage entre les actifs et les retraités, remettant en cause la solidarité́ intergénérationnelle. Elle va aussi entraîner une transformation dans la perception de la pension de retraite, la transformant en une assistance et non
plus comme un droit acquis lié au travail.
Rappelons que notre système de retraite est aujourd’hui l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur, du monde. Il fait de la France le pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) où les retraités connaissent un des taux de pauvreté́ monétaire parmi les plus faibles des pays membres et le niveau de vie relatif le plus élevé́ des pays occidentaux. Le décrochage de l’indexation des pensions fera donc baisser ce niveau de vie, et aura donc des répercussions sur le taux de pauvretés des retraités.
La réforme ne remettra pas en cause les déterminants économiques des projections du Conseil d’Orientation des Retraites (COR). Dans celles-ci, le COR prévoit une baisse de la pension relative moyenne (c’est-à-dire qu’elle augmenterait nettement moins vite que le salaire moyen) entraînant une baisse du niveau de vie relatif.
Mais, la situation comparée de la France ne doit pas occulter le fait que derrière l’analyse macroéconomique, se cachent en fait les réalités bien plus complexe. Les inégalités rencontrées durant la vie active se répercutent, voire s’amplifient lors du passage à la retraite.
Et derrière le niveau de vie relatif, il faut regarder les outils pour le mesurer : on prend en compte l’ensemble des revenus pour déterminer le niveau de vie moyen, ce qui signifie que les retraités qui ont pu se constituer un patrimoine et qui en tirent des revenus entrent dans le calcul de celui-ci ce qui participe malgré eux, à grandir l’inégalité des revenus en direction des retraités les plus pauvres.
Le décrochage de l’indexation qui fera donc baisser le niveau de vie moyen des retraités impactera surtout les personnes qui n’ont que leur pension pour vivre, et sera d’autant plus difficile pour celles qui auront des petites retraites.
Surtout, la réforme entérinerait le principe de ne pas consacrer aux retraites une plus grande part de la richesse produite qu’actuellement, et ce, alors que les besoins vont augmenter avec l’augmentation du nombre de retraités.
Actifs ou retraités, Public/Privé, la réforme Delevoye est un danger pour toutes et tous, il est donc urgent de se mobiliser ensemble pour imposer d’autres choix. Pour les générations futures nous nous devons de conserver notre régime de retraites par répartition.
Le 5 décembre les retraité-e-s du Bassin Montcellien doivent se mobiliser !