Le loup a fait des ravages sur notre territoire de juin à novembre avant d’être abattu. Les éleveurs demandent au préfet que la Saône-et-Loire soit classée en zone difficilement protégeable pour tirer le loup en cas d’attaque.
En 1992, quand le loup est revenu en France, « personne ne savait ce qu’était une attaque de ce prédateur » rappelle Mélanie Brunet, éleveuse ovin en Aveyron, venue spécialement à Palinges soutenir ses collègues de Saône-et-Loire qui de juin à novembre derniers, de Gourdon, en passant par le Charolais et le Brionnais, ont été victimes de quarante-et-une attaques.
Vingt-six éleveurs ovins ont perdu 148 moutons, 44 ont été blessés et quand bien même un loup a été abattu le 13 novembre à Saint-Romain-sous-Gourdon, fin janvier, quatre éleveurs ont encore perdu 29 moutons, 7 furent blessés sans qu’on sache précisément si un loup en est l’auteur.
A Palinges ce vendredi après-midi, sous le hangar de l’Organisme de Sélection du Mouton Charolais que préside Pascal Chaponneau, ils sont venus nombreux écouter. Les plus anciens sont restés silencieux. Les plus jeunes n’ont pas hésité à prendre la parole pour faire part de leur désarroi et pas nécessairement des éleveurs ovins.
Quentin Boyer est éleveur bovin à Vendenesse-sur-Arroux depuis 2017. « Je vais bientôt lâcher les veaux dans le pré. Si le loup mange des brebis, il peut manger des veaux. Je ne vais pas investir dans le mouton si c’est pour que mes animaux se fassent dévorer » dit-il devant l’assistance.
Damien Douhard (Uxeau), ne compte pas changer ses habitudes pour élever ses moutons. « Pas question de mettre mes brebis en bergerie ».
« Le loup n’a pas sa place en Charolais et Brionnais »
(Pierre Berthier, maire de Charolles)
Hugues Pichard, éleveur montcellien et président de Charolais France et Races de France, complète les interventions. « Les jeunes sont l’avenir mais le loup ne donne pas envie de s’investir. Les enfants sont dégoûtés de trouver des animaux dévorés ».
Le loup, c’est comme un mauvais virus pour les éleveurs. Doivent-ils confiner leurs animaux ou comme l’entend le plan loup, encercler les troupeaux de clôtures électrifiées alors que le terrain et l’élevage spécifique dans notre région ne s’y prêtes pas ? Non seulement cela à un coût même si les éleveurs bénéficient d’une aide de l’Etat, mais « nécessite un surplus de travail qui n’est pas efficace » constate Pascal Chaponneau. Au passage il rappelle que les attaques du loup ont laissé une facture de 200 000 €.
La production ovine en Saône-et-Loire est en détresse et en souffrance. Il se dégage chez les éleveurs une impuissance, un découragement, une injustice face au prédateur qui va et vient à son gré. Il est venu, il va revenir. D’autant plus que le département est à moins de 200 km des meutes du Doubs, du Jura et de la Suisse. « Nous sommes sur un front de colonisation » précise le président de l’Organisme de Sélection.
Pour lui, la solution est simple, « que notre département soit déclaré en zone difficilement protégeable et permettrait ainsi des tirs sur le loup en cas d’attaque ». Il compte bien sur le soutien des élus, notamment de la députée Josiane Corneloup et des sénateurs Marie Mercier et Fabien Genet pour remettre en cause le plan loup (lire par ailleurs).
Pierre Berthier, maire de Charolles et conseiller départemental, le dit sans détour, « le loup n’a pas sa place dans le Charolais et le Brionnais ».
A la sortie de la réunion, un éleveur et son bon sens charolais, donne son point de vue. « Vaut mieux parquer le loup que les troupeaux ».
Jean Bernard
Soutien aux éleveurs de moutons durement touchés. J’ai du mal à comprendre que le loup vive ici …..il faut une famille complète femelle , mâle, bébés, ..c’est une personne de la profession qui m’a dit cela .
Il est des moments ou les choix deviennent cruciaux, je sais que les verts EELV et autres faschos de gauche à leurs manières pensent gagner la bataille de l’image et ce n’est pas une famille de brebis égorgées qui les empêchera d’être pour les loups, ce n’est pas mon choix. Soutien aux éleveurs qui toute leur vie durant passent un temps précieux pour avoir des moutons sains, d’une qualité enviable par tous, j’ai une pensée pour la Famille de Claude, dont je connais les angoisses, qui a perdu 4 bêtes en 2 jours, à moitié dévorées, la sentence nationale est tombée c’est bien les loups, alors stop, que les bêtes et les éleveurs dorment en paix, le loup doit vivre mais pas autour des pâturages.
grandezoreilles
Le Cão de Gado Transmontano, le plus grand chien de protection de troupeau portugais, est très efficace contre les attaques de loups.
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Soutien à la biodiversité, soutien à la faune sauvage, soutien aux loups, aux lynx, aux renards, aux chardonnerets, aux castors, aux loutres, aux papillons, aux coquelicots et aux bleuets …et tant pis pour les moutons !
Soutien aux éleveurs mais il faudrait qu’ils comprennent que l’homme, en domestiquant des animaux et les sélectionnant pour être plus gras et dociles, les a rendu vulnérables face aux prédateurs et qu’il lui appartient donc de les défendre et de les surveiller.
La conduite zootechnique ne s’y prête pas dans nos paysages bocagers mais il va falloir s’adapter car le loup était là biiiiiiien avant nous.
J’entends souvent de la part des éleveurs « si il y avait des djihadistes dans le quartier vous seriez rassurés pour vos enfants », à cela je leur répond que si j’avais des enfants, je ne les laisserai sûrement pas traîner dehors la nuit sans surveillance, à méditer !
Si la coexistence n’est pas possible en Bourgogne-Franche-Comté, qui n’est pas une région ovine pour un sou, elle ne sera possible nul part.
Bon courage cependant aux éleveurs qui doivent supporter le poids du retour du loup malgré qu’ils y soient hostiles.