S’envoyer en l’air avec Mélanie Astles, ce n’est hélas pas possible. Dans son Extra 330 SC, une seule place, celle du pilote. « Vous pourriez éventuellement vous agripper à une aile » plaisante-t-elle attablée à la terrasse du club house de l’aérodrome du Bassin minier à Pouilloux, juste après un vol d’entraînement ce jeudi matin.
Souriante, décontractée, Mélanie Astles est l’une des rares femmes voltigeuses dans la catégorie unlimited, c’est-à-dire, l’élite. Pendant cinq jours (les 1, 2, 3 et 4, 5 août) avec cinq autres pilotes, « l’escadrille » s’entraîne dans le ciel polliacien. « Nous sommes deux à préparer le championnat du monde de voltige qui aura lieu du 21 au 31 août à Châteauroux et quatre qui participeront à l’Open de France en septembre », explique-t-elle.
Mélanie Astles, un nom qui sonne à la fois le coq et la rose. Elle est née outre Manche d’un papa anglais et d’une maman française, habite près de Saint-Rémy-de-Provence _ son avion est basé à Avignon _ et a donc la double nationalité.
Alors quel pays va-t-elle représenter au Mondial ? « Je vole aux couleurs de l’Angleterre même si j’ai très envie de représenter la France ». On reproche à Mélanie de ne pas être assez disponible pour le clan tricolore. « Effectivement, j’ai notamment manqué le stage de sélection » avoue-t-elle.
Elle a appris la voltige à Chalon-sur-Saône
C’est que ses occupations, répondre aux sollicitations de ses sponsors, donner des conférences, effectuer des démonstrations en vol et concourir au Red Bull Air Race, font que les semaines sont bien remplies. « Nous n’avons pas trouvé d’accord avec le team France ».
A 37 ans, elle garde toujours espoir qu’un jour, la France lui fasse un battement d’ailes. « Je me donne encore trois à quatre ans pour rester au plus haut niveau de la voltige, d’en profiter un maximum ». Puis il sera l’heure de transmettre son savoir, sans doute de monter son école. « J’ai d’ailleurs appris la voltige pas loin d’ici, au club de Chalon-sur-Saône » glisse-t-elle au passage. Son autre ambition est également de promouvoir efficacement la voltige aérienne, « la rendre plus attractif auprès du public, qu’il comprenne ce qui se passe dans le cockpit ». Les idées ne manquent pas.
Capable d’être sacrée championne du monde
A Châteauroux, au Mondial, Mélanie Astles vise haut. Au moins deuxième avant de préciser, « je peux clairement aller chercher le titre ». Il lui faudra taper dans l’oeil des juges lors des quatre épreuves, figures libres pour commencer et imposées avec des enchaînements à sa sauce pour les trois suivantes.
La numéro 1 anglaise se donne toutes les chances de réussir. Elle s’est constituée une équipe avec Victoria à la communication, un coach technique, Pierre Varloteaux, un préparateur mental, André Armand pour mieux appréhender la gestion du stress « et arriver dans la zone de performance en compétition » et un préparateur physique. Important pour bien encaisser les G.
Cinq jours d’entraînement dans l’espoir de décrocher le titre suprême, Mélanie Astles va les mettre à profit pour peaufiner des figures et les enchaînements, « maintenir active aussi la mémoire musculaire ». De la voltige en haute précision.
Jean Bernard
Vous pouvez assister aux vols d’entraînement, les 2, 3 et 5, 6 août à l’aérodrome de Pouilloux,
de 10h à 12h et de 15h à 18h.