A 23 ans, Fanny Viallard est une pilote qui monte, qui monte, qui monte. Dans quelques jours, elle sera seule femme à participer aux championnats du monde de voltige en Pologne. Ses premiers championnats du monde au milieu de 36 pilotes et 8 nations. « Je vais concourir en mixte, c’est pour moi une belle expérience » avance-t-elle sur le tarmac de l’aérodrome de Pouilloux où cette fin de semaine elle est venue s’exercer une dernière fois avant de s’envoler vers les cieux polonais.
Elle et son équipier de l’équipe de France, Tommy Douillard, n’ont pas été gâtés par la météo. Avec un plafond trop bas, on ne voyait même le Mont Saint-Vincent, les vols d’entraînements furent peu nombreux. « Effectivement, la préparation n’a pas été top, vendredi nous n’avons effectué que trois vols » regrette-t-elle.
Fanny Viallard, Grenobloise et Toulousaine d’adoption où elle suit ses études d’ingénieur en aéronautique, « parce que la voltige ne fait pas vivre, il faut bien assurer ses arrières », vient d’intégrer l’équipe de France. En Pologne, de 25 juillet au 7 août, elle va disputer le championnat Advanced, la catégorie juste avant l’Elite. Aux côtés de Fanny et Tommy, le coach Loïc Lovicourt qui, coïncidence ou pas, a été sacré champion du monde en advanced en 2016 et en Pologne. Il est de précieux conseils.
La jeune pilote n’est pas du genre à se mettre la pression. Elle écoute, enregistre mais tient surtout à se faire plaisir. « Pour moi, voler, c’est la liberté, le résultat vient après ». C’est sa marque de fabrique, le reflet de sa personnalité. Car même avec son sourire angélique, c’est quelqu’un d’ambitieux, perfectionniste et ajoute, « généreuse ».
« Et modeste » précise Loïc Lovicourt avec un trait d’humour.
On n’arrive pas en équipe de France, se classer 7e aux championnats de France au milieu des hommes et prête à disputer les mondiaux de voltige sans afficher un caractère bien trempé. A 13 ans, Fanny commence à piloter, à 15 ans elle effectue son premier vol solo et vient de remporter son troisième titre de championne de France d’affilée.
Son rêve est de devenir championne du monde Elite mais surtout, « être heureuse et mes proches également ». C’est toute une philosophie qu’elle pilote d’une main experte. Cette femme assure. C’est un esprit angélique.
Jean Bernard