Laissez-vous porter par les vents et pendant une dizaine d’heures, au-dessus de l’Atlantique, entre Paris et Rio, Chloé Traisnel s’occupe du reste. Dix heures c’est long mais échanger avec la pilote sur sa passion, beaucoup trop court même à la terrasse du club house de l’aérodrome du Bassin minier à Pouilloux.
Elle est insatiable sur son métier, le boeing 787 dreamliner, le pilotage de cet engin nouvelle génération et son autre intérêt pour la voltige aérienne. A Pouilloux justement, elle participe à un stage d’entraînement, une préparation à bord d’un EXTRA 330 SC de location pour l’Open de France, une compétition de fin de saison de moindre importance que le championnat de France mais disputée dans les mêmes conditions.
Chloé Traisnel s’est mise à la voltige en monoplace depuis six mois même si « j’ai commencé en biplace en 2015 » précise-t-elle juste après son deuxième vol de la journée. Mieux, elle aurait voulu être pilote de chasse. Au pire, elle pilote un B 787 depuis un an chez Air France où elle a posé ses ailes en 2012. « Je suis pilote à droite » mentionne-t-elle. Logiquement, d’ici trois/quatre ans, Chléo devrait s’installer sur le fauteuil de gauche en tant que commandante de bord. Elle a 36 ans.
En fait, elle a suivi le chemin tracé dans sa famille où l’aviation est ancrée dans les gènes, « mon grand-père, mon père ont été pilotes et ma mère hôtesse de l’air ». Alors Chloé vole, assure trois à quatre fois par mois, les liaisons pour 290 passagers en direction de l’Amérique du Nord, l’Afrique et l’Asie.
Pendant les périodes de repos obligatoires chez Air France du moins en long courrier, la voltige est une bonne alternative pour pallier ce manque de pilotage et en plus, « ça aide pour le travail, notamment la gestion des approches et nous permet d’être plus à l’aise aussi » assure Chloé Traisnel. Rassurez-vous, vous ne verrez pas un 787 effectué un looping dans les airs ou un passage sur le dos pour saluer le public.
Sur son EXTRA 330, la licenciée à Dijon Voltige, est à la recherche de l’éternel pilotage le plus précis, « de la pureté du pilotage de la machine » dit-elle. « D’ailleurs, il est très difficile de reproduire un même vol ». Elle espère aussi npasser très vite de la catégorie advanced non sans avoir auparavant participer au Mondial et atterrir en Elite (unlimited), et « suivre le parcours de Mélanie Astles ».
Un vol en Boeing 787 pour la route, la voltige pour le fun, Chloé Traisnel, formée à Saint-Yan en tant que pilote professionnelle, n’est que rarement rassasiée. Son tempérament lui fait pousser des ailes.
Jean Bernard