membre du Parti de la gauche européenne – Section du Bassin minier
Pour un service de santé 100% public !
Le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM), dans son rapport 2018, affirme que les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT), n’ont pas vocation à organiser la réponse territoriale aux besoins de la population, même si bien sûr ils doivent y contribuer. La réponse territoriale doit se penser d’abord à partir des bassins de vie couverts par les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) et les établissements de santé communautaires.
Hôtel-Dieu du Creusot – hôpital communautaire privé. Après la liquidation judiciaire (13 octobre 2015), le 17 décembre 2015 le Tribunal de Grande Instance de Chalon-sur-Saône retenait SOS Santé, filiale du groupe SOS, pour la reprise de l’Hôpital Hôtel-Dieu du Creusot, avec 62 suppressions de poste. André Billiardon, Maire du Creusot, affirmait:« L’arrivée de SOS est pour moi positive. Ce groupe est, de par sa taille, sa stabilité et son identité, une bonne nouvelle pour l’hôpital ». Le projet médical, validé par l’Agence Régionale de Santé (ARS), prévoyait la consolidation de sa mission d’hôpital de proximité, avec un renforcement en médecine, chirurgie et obstétrique (avec un nouveau service en pédiatrie), par la prise en charge du cancer avec la chimiothérapie et avec la diabétologie L’orthopédie et les activités de premier secours seront développées. Le plateau d’imagerie sera complété grâce à une IRM. Enfin, la mission du Service des Urgences et du Service Mobile d’Urgence et de Réanimation (SMUR) sera confortée. Récemment David Marti, Maire du Creusot, déclarait que le groupe SOS voulait investir 7 millions d’euros à l’Hôtel-Dieu (modernisation des urgences 1,5 et bloc opératoire 5,5) et que le groupe lui avait demandé un accompagnement financier pour l’achat d’un robot de chirurgie. Un accord de principe a été signifié, ce financement se fera par un apport de 500.000 euros et par un emprunt de 1 million d’euros. Cet investissement permet d’asseoir encore plus l’Hôtel Dieu au niveau communautaire, suite au déclassement du Centre Hospitalier de Montceau-les-Mines.
Hôpitaux privés en progression. Après la loi Bachelot de la présidence de Nicolas Sarkozy et la loi Touraine du quinquennat de François Hollande, le Gouvernement d’Emmanuel Macron poursuit la même politique de restriction budgétaire des hôpitaux publics, ouvrant de plus en plus le secteur public de la santé à la concurrence. Parallèlement à une réduction du nombre total de lits, le nombre de lits dans le secteur privé augmente au détriment du secteur public. De 2005 à 2018 le secteur privé est passé de 35% à 40%! Le groupe SOS est une organisation française créée en 1984 spécialisée dans l’entrepreneuriat social. Elle regroupe des entreprises et des associations. En 2018 elle employait 18 000 salariés et générait 950 millions d’euros de chiffre d’affaires, principalement au travers de subventions publiques. Sa filiale SOS santé regroupe 7 établissements. Jean-Marc Borello, l’emblématique PDG du groupe, a été fortement investi auprès d’Emmanuel Macron. Il fut délégué national dans la première équipe d’En Marche. Dans son ouvrage « Pour un capitalisme d’intérêt général », il affirme que de nouveaux acteurs économiques vont jouer leur rôle social, relayant le secteur public qui n’en sera plus le seul responsable. Depuis une trentaine d’années, le Groupe SOS s’est constitué un petit empire immobilier évalué à 500 millions d’euros.
Pour un service de santé 100% public. L’hôpital public est malade des politiques d’austérité: suppression de postes et de lits, fermetures de services dans les hôpitaux de proximité (chez nous: Unité des soins intensifs en 2007, Maternité et Pédiatrie en 2009, Chirurgie en 2018), délais d’attente insupportables pour les malades, conditions de travail insoutenables pour les salariés au bord de l’épuisement. Alors qu’il faudrait au contraire créer des postes, former des personnels, pour répondre aux besoins de la population, pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales qui entravent l’accès aux soins, pour accompagner dignement le vieillissement et la perte d’autonomie, le handicap.