Dix-neuf ans qu’elle baigne dans la natation artistique. Julie Fabre, directrice des équipes de France et entraîneur de l’équipe de France, ne manque rien des faits et gestes de ses protégées depuis qu’elles ont débarqué au centre nautique de Montceau-les-Mines où se sont achevés samedi soir, les championnats de France junior/jeune.
L’équipe de France de natation artistique _ elles sont 13 nageuses _ était là pour une démonstration devant le public et avant de poursuivre par un stage en compagnie des sélections juniors et jeunes. « Montceau nous permet ce rassemblement, que les filles et les entraîneurs se rencontrent, échangent. C’est le bon moment de la faire alors que la saison touche à sa fin » précise Julie Fabre.
Pas vraiment pour l’équipe de France olympique qui a les yeux rivés sur un objectif, les Jeux Olympiques à domicile, à Paris en 2024. Quand bien même la compétition ne reprendra qu’en mai 2024 justement dans la Capitale avec le test event dans le nouveau bassin olympique, le groupe de filles ne va pas lâché la moindre minute de préparation. « Nous sommes 24h/ 24 à l’INSEP. C’est une année olympique, l’aboutissement pour un sportif » souligne la directrice. « Les JO, c’est le but ultime ».
Fortes des derniers résultats aux championnats d’Europe, le titre en équipe acrobatique, le bronze en équipe technique et une 5e place au mondial en acrobatique, les Françaises n’ont pas que des paillettes sur les cheveux pour briller, elles comptent bien « aller chercher des médailles aux JO » annonce Anastasia Bayandina aux spectateurs qui avec sa soeur jumelle, Daria, avait déjà nagé dans le bassin montcellien en décembre 2021. A cette époque, Julie Fabre n’y allait pas par quatre chemins et présentait le duo franco-russe un peu comme l’arme fatale. « Désormais, nos adversaires ne vont pas rire ».
L’apport de Mourad Merzouki,
chorégraphe hip-hop
Non seulement les autres pays ne rigolent plus mais la refonte du règlement bouleverse les classements internationaux. La Russie _sans doute absente à Paris _ ou la Chine ne sont plus assurées de décrocher l’or. En technique, le moindre orteil de travers peu coûter cher. « Une faute dans une difficulté et vous descendez » expose la directrice. « Tout le monde a des failles alors c’est dans la stratégie que se fera la différence ».
La différence, l’équipe de France veut la faire dans la chorégraphie et travaille depuis un an et demi avec Mourad Merzouki, danseur, chorégraphe hip-hop. « Il apporte une vision différente, il bouge les lignes. Il nous permet de développer une autre façon de bouger, proposer une gestuelle différente » énumère Julie Fabre. « Aux JO de Paris, nous allons répondre au nouveau règlement, jouer l’artistique et gagner avec la manière tant en équipe qu’en duo ».
A Montceau-les-Mines, elles sont 13 nageuses, 8 seulement participeront aux Jeux dont 2 en duo. Au centre nautique, l’équipe de France a présenté une partie de la chorégraphie pour Paris 2024 car pas question de dévoiler aux adversaires les secrets de la touche française.
Le premier ballet en épreuve technique s’inspirait d’un voyage dans l’espace après une rencontre des nageuses avec Thomas Pesquet. Le voyage jusqu’au podium passait déjà par Montceau-les-Mines, le jour du lancement des illuminations des fêtes de fin d’année. Les Françaises rêvaient la tête dans les étoiles et d’une journée lumineuse sous le ciel de Paris.
Jean Bernard