Jérôme LARONZE, paysan bio de 37 ans, a été abattu par un gendarme de la brigade de Cluny, le 20 mai 2017, après neuf jours de traque. « Souvenons-nous, 3 tirs mortels dont 2 dans le dos, alors qu’il voulait juste échapper à une hospitalisation forcée suite à un contrôle administratif sur sa ferme, le 11 mai 2017″ rappelle Marie Pierre Laronze.
Lettre de Marie Pierre LARONZE du 11 mai 2022.
Samedi 21 mai 2022, la famille et tous les soutiens de Jérôme LARONZE, lui rendront hommage et se recueilleront sur sa ferme, à Trivy, à partir de 10h30, cinq ans après sa mort.
Cinq années déjà, le temps d’un mandat présidentiel et toujours le même manque pour tous ses proches, les mêmes questions sans réponse sur les circonstances de sa mort tragique et injuste.
Cinq années qui nous permettent de comprendre, après une pandémie qui a mis à l’arrêt une économie globalisée et prédatrice, la justesse de ses luttes contre la surexploitation de la nature, sa clairvoyance sur les méfaits de l’industrialisation des fermes, leur concentration et standardisation par l’effet de normes inadaptées et inefficaces contre un virus mais mortifères pour une agriculture paysanne, à taille humaine.
Cinq années qui nous ont permis de comprendre les contrôles illégaux sur sa ferme, les abus de pouvoir à répétition des agents de l’état et d’obtenir l’annulation de ces contrôles par le tribunal administratif de Dijon (jugement du 28 février 2020).
Ce soir, ils m’auront fusillé !
C’est le dernier message de Jérôme lors de cette funeste journée du 11 mai 2017.
Paranoïa, exagération, provocation ou crainte légitime et raisonnable ?
Neuf jours plus tard, alors que Jérôme était assoupi dans sa voiture, un gendarme dégainait son arme et tirait à 5 reprises, en quelques secondes.
5 balles dans sa Toyota, toutes à hauteur d’homme, 3 balles dans les vitres passager, 2 balles dans le pare-brise arrière. Aucune dans les pneus et aucune sur l’avant du véhicule.
Une balle a déchiré son genou, provoquant une abondante hémorragie, tandis que 2 autres lui ont perforé les poumons. Des éclats jusque dans sa mâchoire. On est loin des pneus…
Pas besoin d’être expert en balistique pour comprendre que le gendarme n’était pas face au véhicule et que Jérôme, cueilli en plein repos, voulait juste échapper à un nouvel abus de force.
Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que son dernier message était prémonitoire et que ses craintes étaient légitimes.
Tout était dit, écrit mais, après l’aveuglement de l’administration, nous sommes maintenant confrontés à la cécité de la justice.
Toutes nos demandes d’expertise nous sont refusées alors pourtant que le gendarme soutient contre l’évidence avoir effectué des tirs de riposte sur un véhicule qui lui aurait foncé dessus.
Mais qui menaçait qui, un homme traqué depuis 9 jours, fuyant une hospitalisation infamante ou un gendarme armé qui tire plus vite que son ombre ?
2 tirs de l’arrière, 4 étuis qui ont disparu, une absence de secours à Jérôme pendant 25 minutes, une scène nettoyée de ses éléments de preuve, des gendarmes pris en charge rapidement par les pompiers et entendus le lendemain seulement des faits, laissant un large temps pour une concertation, tant d’indices graves et concordants qui auraient déjà conduit à des mises en causes dans tout autre dossier d’un citoyen lambda.
C’est pourquoi nous alertons sur les risques d’un non-lieu puisque la Justice refuse d’instruire les éléments à charge et comptons sur votre mobilisation le 21 mai 2022.
Le 21 MAI 2022, TOUS ENSEMBLE à TRIVY
pour DIRE NON A l’INJUSTICE