Du clavecin (Pascale Martinez), un soprano (Fabrice Di Falco), de la balalaïka (Alexei Birioukov) pour mettre en appétit et plonger le public dans le bain _ un public étonnement nombreux à cette soirée de présentation de la saison culturelle 2020/2021 à Montceau-les-Mines malgré les contraintes sanitaires _ avant de poursuivre avec deux groupes diamétralement opposés mais superbement talentueux, de la musique latino et XXL aux accents jazz, ont bercé puis secoué comme une bouteille d’orangina _ pour faire remonter la pulpe musicale à la surface _ la salle de l’Embarcadère.
Il y avait tellement longtemps, tellement de temps, tellement de mois que cette salle de spectacle n’avait pas vibrer, qu’elle n’avait pas respirer un air de musique, que les rampes d’éclairage patientaient sagement qu’on veuille bien engager des poursuites pour non éclairage de spectacle en danger, que déjà s’asseoir dans un fauteuil face à la scène paraissait ce samedi soir un privilège.
Oui, le rideau s’est levé, oui le spectateur attendait ce moment avec gourmandise et il a pu se délecter pendant plus de deux heures _ quand c’est gratuit on ne compte pas _ du plus beau moment de cette fin d’été, celui d’aller au spectacle. C’est comme réapprendre à marcher ou avoir le droit de respirer sans encombre. C’était le pied.
Des artistes heureux de retrouver la scène
Et ce n’était rien en comparaison avec les artistes. Eux, depuis mars dernier, même davantage pour certains, ont carrément été privés, sans compter de leur gagne pain, de leur passion, de leur raison d’être, de leur vie de troubadours du XXIe siècle.
Car qui, un jour, aurait imaginé que les salles de spectacles se ferment à cause d’un virus et que même encore aujourd’hui, des rendez-vous culturels s’annulent par la peur engendrée par la peur.
« Nous avons fait le choix de soutenir les artistes, musiciens, danseurs, chanteurs, comédiens, ce secteur très impacté par la crise sanitaire » a rappelé madame le maire.
Sur scène, ce fut un plaisir retrouvé évident, mieux encore une délivrance. A l’image du groupe XXL (avec des musiciens Bourguignon, l’un d’eux a eu de la famille à Saint-Vallier), qui, disons-le clairement, a pris son pied et aurait pu jouer jusqu’au bout de la nuit.
« Alors consommez la saison culturelle sans modération » a lâché Marie-Claude Jarrot. Malgré les incertitudes qui planent jour après jour à cause du covid, « nous avons choisi d’être optimistes et confiants ».
Si vous voulez vivre et partager des émotions que la Culture _ et ce n’est pas un vilain mot _ est capable de procurer parce qu’elle touche profondément celles et ceux qui veulent l’approcher, la saison 2020/2021 à Montceau-les-Mines va au-delà de vos attentes. C’est une saison qui a du chien et du lien, voilà ce qu’on retient.
Jean Bernard