Tremblez public, ce soir un loup va pénétrer dans la bergerie et dévorer… personne. Non, au baraillot, pas de tâches de sang mais plutôt du pain, du vin et du chèvre en attendant le concert au musée du camion.
Pourtant, un loup a bien rodé samedi soir dans la pénombre de cette vieille usine. Il est mort. Enterré dans un champ de coquelicots, un sang de coquelicot.
Il y avait bien une clarinette, un trombone, une flûte, comme dans Pierre et le loup de Prokofiev mais pas de chasseurs, seulement une petite fille et une histoire d’amour dans une complainte musicale intitulée Cette mémoire des étoiles. Une histoire inspirée du livre du Creusotin Christian Bobin, La folle allure.
C’est audacieux, parfois déroutant, sans être écoeurant. Délirant ? Sans doute, un peu, à la folie ou pas du tout. Philosophique, y’a de ça aussi. Mais pas de pomme, ni de Tontons flingueurs. Plutôt des bringueurs du samedi soir en soif de nouveauté artistique, peut-être même des baroudeurs perdus et attirés par la lumière.
C’est l’esprit de ces soirées pas comme les autres.
Jean Bernard