Roger Joly est encore l’un des rares à avoir participé, en tant que résistant, à la dernière guerre. Sa mémoire, malgré son âge _ il est né le 16 mai 1925 _ ne laisse place à aucune incertitude quand il s’adresse à des élèves du collège Saint Gilbert à Montceau-les-Mines. Il sait, a vu, a combattu et raconte.
Devant lui, un temps timides, les collégiens de la classe de 4e du professeur d’histoire, Monsieur Pagny, alignent les questions. Roger Joly témoigne. Ils en apprennent plus avec ce résistant que dans les livres. C’est du live, du vécu.
Roger Joly n’est pas seul avec les collégiens, il accompagne son compagnon de l’ANACR (association nationale des anciens combattants et ami(e)s de la résistance), Patrice Jacob, le président du Souvenir français, Joël Flamand et Caroline Ghulam Nabi, membre du souvenir français.
Leur visite à Saint Gilbert entre dans le cadre de l’opération « Un drapeau pour la mémoire » qui, rappelez-vous, a été initiée en novembre dernier à l’école des Oiseaux à Montceau. Les collégien ont reçu un drapeau dont ils ont désormais la garde, en l’occurrence celui de l’ANACR du comité du Bois du Verne. Un jour, la mémoire de ces années funestes, de cette seconde guerre mondiale, ce sont eux qui la feront vivre. Alors autant commencer dès maintenant. Ils sont le gardien de ce drapeau, le gardien de cette histoire.
Roger Joly, on l’écoute. Il ne parle pas pour ne rien dire. A l’âge des enfants qui tendent l’oreille, il arrête l’école. « J’ai commencé à travailler le 1er août 1939, j’avais 14 ans ». Vers la fin de la guerre, il s’engage dans la résistance pour échapper au travail en Allemagne. « Je suis entré au maquis à Collonges-en-Charollais. J’ai surtout participé à des sabotages du côté de Cluny et participé à la libération de Mâcon ». Roger Joly s’est engagé ensuite dans le 5e Dragon pour finir la guerre et revenir en 1947 à Montceau. Direction la mine.
Un témoin, une mémoire vivante. Profitons-en.
Jean Bernard