Voyager aujourd’hui en musique, c’est le casque sur les oreilles et le regard dans le vague. C’est sans doute réducteur mais il existe aussi un autre moyen, c’est se rendre dans une salle de spectacle, à l’Embarcadère à Montceau-les-Mines en l’occurrence, se caler dans son fauteuil et se laisser porter par la musique de l’Ensemble Masques.
C’est une autre manière d’aborder la musique et connaître, en même temps, une page d’histoire, ce qui ne gâte rien. C’est même très instructif et très intéressant de se plonger dans les pérégrinations d’un jeune anglais qui part à la découverte du monde, enfin d’une partie de l’Europe. Un voyage initiatique pour jeune homme de bonne famille qui désire au 17e et 18e siècles, apprendre les arts, danser, aller au théâtre et même parfaire son éducation sexuelle avec les prostituées à Venise. C’est un peu l’auberge espagnole d’antan.
L’ensemble Masques propose justement d’associer la musique de l’époque aux pays traverser par le vertueux gentleman, le tout agrémenté d’une lecture superbement interprétée par Julien avec des lettres que le jeune homme expédiait à sa famille. Quelle finesse d’esprit faisait-il preuve en ce temps-là.
Ainsi, au fur et à mesure du voyage, selon les villes étapes, les musiciens déroulent du Henry Purcell, Marin Marais, Rameau, Couperin puis Vivaldi et, pour finir, l’incontournable Jean-Sébastien Bach et l’Allemagne. Pas le plus sexy pour achever le périple mais incontestablement, le plus grand musicien.
Ce fut donc un voyage de pur plaisir pour une centaine de spectateurs. Bien trop peu pour la qualité du spectacle proposé. Les connaisseurs on vagabondé avec délice.
Jean Bernard