Tout est noir, une ombre apparaît drapé, même enrubannée de noir. Belphégor le fantôme du Louvre ? Un rai de lumière frappe seulement ses yeux avant de dévoiler un corps voilé de la tête aux pieds.
L’entrée sur scène de Samia Orosemane fait son effet. Dans la salle du Trait d’Union, le centre social à Montceau-les-Mines, le public reste imperturbable. Il est venu voir une soeur qui très vite retrouve des couleurs, celles de sa Tunisie.
Dans le cadre de The young festival, Samia, comédienne française, navigue avec humour et dérision en « Maghrébie » et « Musulmanie » . Elle ose là ou d’autres iraient sur la pointe des pieds pour n’offusquer personne. Elle y met l’accent, du tempérament dans chaque vérité pas bonne à dire.
Elle parle, beaucoup comme là-bas. Elle raconte son histoire, ses histoires. Samia est libre de penser, libre de dire une chose et son contraire, de quoi interloquer le spectateur une fraction de seconde avant de se laisser aller à rire la minute suivante. Samia pique comme une abeille, apaise comme le miel. Elle souffle le chaud et le froid. C’est de l’humour et avec talent dans l’écriture, tout le monde y trouve son compte.
Un beau voyage et de belles histoires.
Jean Bernard