Jeudi soir à l’Embarcadère : « Aimons-nous les uns les autres », Roumanoff triomphe.
Une salle pleine, strapontins compris, pour applaudir et rire à tout rompre au spectacle d’une Anne Roumanoff au sommet de son art.
Elle n’a pas son pareil pour débusquer les travers des gens, les tics de langage et de comportements et les porter à un niveau d’humour qui laisse la salle parfois à bout de souffle.
Avec son Jean Claude et les AAAAA des 2200 milliards que la France doit à on ne sait qui, à l’adolescente Youtubeuse inculte mais master 6 en Kardashian, sa palette de personnages s’enrichit de mères d’élèves (avec un plaidoyer formidable pour les enseignants), d’une chatteuse, insatisfaite de sa vie et de sa sexualité, sur 50 nuances de Grèce, et de privilégiés qu’elle fait monter sur scène pour une satire de téléréalité ou de coach de bien-être.
Son nouveau one-woman-show, Aimons-nous les uns les autres, qu’elle tourne jusqu’en Juin de cette année, a toujours le mordant, la drôlerie, l’impertinence qui depuis maintenant 30 ans font d’elle une des humoristes préférées des Français. Et à juste raison.
Et surtout tout le monde attend avec impatience « Radio bistro », « Macron il est content » est irrésistible et les autres politiques sont habillés pour plusieurs hivers, même si Fillon a rendu les costumes au bon coin avec des poils de sourcils sur la doublure.
Du travail d’orfèvre, du Devos au féminin. Elle sait nous faire comprendre que si rien n’est folichon autant s’en amuser follement.
Une soirée qui vaut bien un an de traitement pour l’asthénie et la déprime, du maxiton à l’état pur.
Gilles DESNOIX