Le ministère de l’Education Nationale décide, notamment du retour à l’école après deux mois de confinement, donne le cadre (le protocole sanitaire), les maires mettent à disposition le personnel et le matériel, et les enseignantes et enseignants adaptent les directives.
En fin de compte, ce sont les mairies et les profs qui font le plus gros du boulot. Depuis deux mois, l’Education nationale est comme un navire en plein milieu d’une mer agitée entouré d’un épais brouillard. Elle navigue à vue et utilise les maires et les enseignants comme vigies.
Evidemment, la situation est inédite avec l’apparition du covid-19 qui a le don de mettre le monde dans lequel nous vivons en équilibre précaire. Tout le monde le dit, il y a eu un avant, il y aura un après. Ce que traduit Fabien Ben, directeur académique des services de l’éducation nationale par, « nous avons un modèle pédagogique qui a vécu, il faut en inventer un autre ». Emmanuel Macron n’a pas dit mieux de la culture, le parent pauvre de cette crise sanitaire comme le sont les bars et les restaurants.
Ce retour dans les écoles à partir de ce jeudi 14 mai pour l’académie de Dijon est un véritable casse-tête. Tout doit être fait et est fait pour rassurer, en premier lieu, les parents, qu’ils sachent comment va se passer la rentrée bis avec des règles sanitaires draconiennes.
Une classe en configuration salle d’examen
Quand on voit le travail réalisé dans les écoles, notamment celle d’Anatole France au Bois du Verne à Montceau-les-Mines, non seulement par les services de la ville et le pôle éducation que dirige Françoise Bouton et les enseignantes, c’est tout simplement hallucinant. Et il est ainsi dans les quinze écoles de Montceau avec un total de soixante-quatorze classes.
Jeudi, à l’école Jules Verne, 29 enfants sur 120 reviendront. A Anatole France, ils seront 23 sur 75. Dans la classe de la directrice, Elena Kirsten, 5 bureaux sont prêts. Avant le 17 mars, ils étaient 19. On se croirait dans une salle d’examen du bac. Parce que le mot d’ordre est clair : pas de contact entre les enfants.
Et voir une école où tous les livres ont été retirés et seront utilisés avec parcimonie _ il faut 4 heures pour décontaminer un livre _ , c’est comme un cornet de glace sans glace.
Entre 20 et 30% des élèves retourneront à l’école dans un premier temps. Ils pourraient être plus nombreux à partir de juin, « quand les parents seront apaisés » assure Virginie Sparta, inspectrice de l’éducation nationale du premier degré. Accueillir les enfants, poursuivre l’enseignement à distance pour les autres, voilà aussi la double tâche des enseignants.
Cette rentrée scolaire bis est probablement plus compliquée à mettre en place qu’il est difficile de résoudre le problème géométrique de la quadrature du cercle.
Bon courage.
Jean Bernard