C’est un personnage. Pierre Monnet, « ne pas confondre avec Monet, le peintre » dit-il presque à regret. De l’esprit, Monnet et Monet en ont, voilà ce qui les rapproche. Les deux pensent. L’un a penché du côté du chevalet, l’autre vers l’échiquier.
Aux Ateliers du Jour à l’espace jeunesse à Montceau-les-Mines, Pierre Monnet est connu comme le loup blanc. C’est un maître à penser, un maître à jouer aux dames et aux échecs, indépendamment de son job, responsable des dispositifs bourses au permis et au Bafa. « En somme je m’occupe des jeunes de 18 à 25 ans » prend-il le soin de préciser.
L’amour des dames
Le jeu de dames, principalement, cette passion est née en Afrique, au Sénégal quand « j’étais parti bourlinguer ». Il voulait voir du pays. Deux ans dans l’infanterie de marine et une approche « trop proche » de l’autochtone lui reproche l’armée. « Je m’intéressais à la culture, à la langue, bon, j’étais mal vu mais je ne regrette pas ».
Né à Bourbon-Lancy, études artistiques, militaire, Pierre Monnet revient à Montceau-les-Mines et mise sur le Galion, le bar branché du moment. Pendant une bonne dizaine d’années (de 1993 et 2003), il est garçon de café, « c’était un bouillon de culture, on m’en parle encore souvent. On jouait aux dames, aux échecs, on organisait des concerts ». Le bon temps. Un bouillon de culture, « un café de l’insouciance qui manque aujourd’hui » songe encore Pierre Monnet.
Faute de bourlinguer comme il l’entendait, Pierre Monnet atterrit dans une MJC (maison des jeunes et de la culture) à Dijon pendant six ans. Il est dans son « trip », éducateur avec plusieurs cordes à son arc, même le full contact. « On disait que j’étais la tête et les jambes ».
Huit fois champion de France
Pendant tout ce temps-là, Pierre Monnet développe sa passion des dames, il est même diplômé fédéral aux échecs et aux dames. Il est le seul en France. Forcément, il est président du club montcellien d’échecs et dames, « mais il est plutôt en sommeil » admet-il.
Il n’empêche que Pierre Monnet, c’est vraiment une tête. Aux échecs, « j’ai le niveau départemental mais aux dames, j’ai le niveau international ». Il vient d’être sacré champion de France toutes catégories le 14 avril dernier, son huitième titre. Il a même terminé à la 20e place mondial, aux jeux de l’esprit à Lille en 2012.
Lui le farfelu, l’excentrique, l’original comme il se définit _ ou est-ce l’image qu’il donne ? _, est un damiste qui trouve scandaleux que « ces jeux formateurs de l’intelligence sont totalement oubliés des pouvoirs publics. Ils sont délaissés au détriment du spectacle. Nous le voyons bien, de plus en plus les jeunes perdent cette notion de savoir-vivre, de sens pratique. On ne les oriente plus vers la solidarité, la citoyenneté mais plutôt vers l’appât du gain. C’est la place à la télé, aux écrans. Les soirées jeux ont disparu ».
Damiste, il l’est. Fantaisiste sans doute un peu. C’est ce qui fait son charme. Il est joueur, ne l’oublions pas. Alors si vous voulez partager sa passion, rendez-vous chaque samedi aux ADJ de 14h à 19h pour des rencontres intergénérationnelles. Tout le monde est le bienvenu. Fantaisistes compris.
Jean Bernard
Bennnn ! j’ vais mettre là !!
Te sais, y est pas rien!
Au joue bien l’ perriot !!