Il n’y a encore pas si longtemps, en 2016, MCD Confection installée rue de la Ferme dans l’ancien gymnase de la Gym Montcellienne, tricotait à se faire peur. Redressement judiciaire et liquidation rythmaient la vie de l’entreprise avant la reprise au 1er avril 2017 de MCD confection par Robur, fabriquant numéro 1 en France des vêtements de travail et le retour aux manettes à Montceau-les-Mines de Christian Mottey.
Dans ce bâtiment aux allures d’un autre temps, une dizaine d’ouvrières du textile maintenaient la société à flot avant que n’arrivent des commandes spéciales, du sur mesure avec les marinières Saint James et les jeans 1083. Du prêt à porter haut de gamme.
Dix, puis vingt et aujourd’hui quarante employées « carburent » à plein régime sous la responsabilité de Sylvie Golczyk, une ancienne de Clayeux notamment qui s’occupe de la fabrication, du contrôle qualité et du respect des délais de livraison. Dans l’atelier où chaque mètre carré est bien employé, il règne une belle harmonie qui traduit le plaisir d’être là.
Preuve que l’industrie textile à Montceau-les-Mines a de beaux jours devant elle, à condition que le recrutement suive. Même si MCD Confection a repris du personnel de Gerbe à sa disparition, il n’est pas simple d’attirer de nouvelles compétences. « Je travaille beaucoup avec pôle emploi et le bouche à oreille fait le reste » souffle Sylvie Golczyk. « Nous avons recherché des personnes motivées, certaines travaillaient à domicile, ont confectionné des masques pendant la pandémie. A partir de là, nous pouvions déclencher une formation de six mois ». Actuellement, elles sont huit à se former avec un CDD et une embauche derrière en CDI sur une base de 38 heures. Dans ce métier à forte valeur ajoutée, il est important d’acquérir de la qualité et, au final, savoir monter un article de A à Z. Le but est être autonome.
A la recherche de la « perle rare », un homme polyvalent
Une particularité, l’entreprise recherche un homme, « la perle rare » dit amusée la responsable. Il devra se montrer polyvalent, dynamique et minutieux, couper avec dextérité, assurer la maintenance des machines et être magasinier. « Nous pourrons lui assurer une formation en mécanique » expose-t-elle.
En attendant, quand vous observez la qualité de montage des marinières, on comprend mieux la technicité et les compétences dont font preuve les « petites mains ». Assembler un jean 1083 nécessite 33 opérations. MCD se distingue également dans la confection des vêtements pour l’escrime, la marque Prieur, un savoir-faire déjà légendaire; assemble les articles de la marque Arpenteur (pantalon, veste, chemise, short). Et « nous venons d’avoir une commande de 27 000 tabliers pour la société Eurest (restauration d’entreprise) ».
Non seulement MCD Confection est en plein développement mais Robur va procéder à la rénovation des lieux, abaisser le plafond, revoir l’éclairage, refaire le sol et vient même d’acquérir le bâtiment juste à côté de l’ancien gymnase.
La qualité du travail de MCD Confection est reconnue et comme les marques de vêtement reviennent au made in France, « nous avons un bel avenir » affirme Sylvie Golczyk. L’industrie textile à Montceau n’a pas fini de nous surprendre… agréablement.
Jean Bernard