Montceau – Marie-Claude Jarrot fait taire les mauvaises langues

Sans jamais mentionner explicitement les élections municipales des 15 et 22 mars 2026, madame le maire de Montceau-les-Mines, Marie-Claude Jarrot, s’est livrée à un exercice qu’elle affectionne tout particulièrement, celui des questions-réponses. Invitée par l’association Montceau Ma Vie et son président Jean-Paul Molard, elle s’est exprimée librement, dans un échange franc et direct.

« Comme en ville il se raconte n’importe quoi… »

En guise de préambule, Jean-Paul Molard a donné le ton de la soirée, organisée au syndicat des mineurs. « Comme en ville, il se raconte n’importe quoi, j’ai demandé à Marie-Claude Jarrot d’intervenir sur plusieurs thématiques », a-t-il lancé, non sans une pointe de provocation.

Une entrée en matière directe, confirmée dès la première intervention d’un membre de l’association : dans quel état sont les finances de la ville ? Montceau est-elle sous tutelle du préfet ?

Une réponse cash sur les finances locales

Une question frontale à laquelle le maire n’a pas esquivé la réponse, bien au contraire. Depuis que Lionel Duparay a renoncé à conserver la délégation aux finances, c’est elle qui a repris en main ce dossier stratégique (Montceau – Lionel Duparay vide son sac au conseil municipal – L’infoRmateur de Bourgogne)

« J’ai l’habitude de dire la vérité, même si elle est parfois complexe’, a-t-elle lancé en introduction. Pour comprendre la situation financière actuelle, il faut, selon elle, remonter à 2014, lors de l’arrivée de sa première équipe aux responsabilités, succédant à celle de Didier Mathus. « Si on avait su, on ne serait pas venus », a-t-elle ironisé. Et de poursuivre, « quand nous avons découvert l’état des écoles, des pôles associatifs, de la ville en général, nous avons dû agir vite, c’est-à-dire investir massivement. Nous étions sidérés, tout était à refaire ».

Malgré un démarrage difficile, la nouvelle majorité dit avoir su redresser la barre. « Nous avons maîtrisé nos frais de fonctionnement, renégocié les emprunts toxiques hérités de l’ancienne équipe. Depuis le début du mandat actuel, en 2020, nous avons investi 38 millions d’euros sans augmenter les impôts locaux ». À ce jour, l’encours de la dette s’élève à 29,4 M€, avec un taux moyen de 1,99 %. « La ville n’est pas surendettée, elle investit. Certains parlent de surinvestissement, mais il y a tellement de choses à faire », a-t-elle souligné.

Pour illustrer ses propos, elle a détaillé la répartition de 1 000 € de recettes municipales :

  • 269 € pour l’investissement,

  • 48 € pour le remboursement de la dette et les frais financiers,

  • 136 € pour la jeunesse, l’éducation et la petite enfance,

  • 42 € pour les sports et les équipements sportifs,

  • 122 € pour la culture et la vie associative,

  • 94 € pour le cadre de vie et les espaces verts,

  • 27 € pour la sécurité et la police municipale,

  • 64 € pour les services administratifs et généraux,

  • 28 € pour l’état civil, les cimetières et les services à la population,

  • 62 € pour les dépenses énergétiques,

  • 82 € pour le CCAS.

Et de conclure, avec détermination, « nous ne sommes qu’aux deux tiers du chemin. Salengro n’a pas encore été touché. Nous sommes encore loin d’avoir fini. Nous investissons, nous réparons, nous construisons ».

Une visibilité nationale pour Montceau 

Une autre question a interpellé l’auditoire, le rôle de Marie-Claude Jarrot en tant que présidente du conseil d’administration du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement). Certains Montcelliens s’interrogent, « on entend dire que vous n’êtes plus assez présente à Montceau, que vous préférez la vie parisienne ».

Une critique que l’intéressée balaie fermement. « Cette fonction offre à Montceau-les-Mines une visibilité nationale qu’elle n’aurait jamais eue autrement. Elle permet à notre ville d’être au cœur des réflexions sur la transition écologique, la mobilité, l’aménagement ».

Selon elle, ce rôle lui donne accès à des réseaux, des experts et des décideurs, ce qui facilite l’obtention de financements. « Mais comment croyez-vous que nous parvenons à financer certains projets ? Mon poste inspire confiance et permet des rencontres qui débouchent sur des subventions. Et je le précise, tout cela, je le fais bénévolement ».

Les projets urbains : Plessis, Loison, Courtepaille…

L’association Montceau Ma Vie s’est également intéressée au devenir de certains sites emblématiques. À commencer par l’ancien cinéma Le Plessis. « Je vais aller chercher des fonds “friche” pour le démolir et transformer l’endroit en un petit parc en plein centre-ville. Nous espérons conserver le Vendôme ».

Concernant le projet Loison, dont la démolition a coûté 750 000 € grâce à ce même fonds, Marie-Claude Jarrot reconnaît un raté. « C’est un projet gâché à cause d’une mauvaise communication ». Mais le chantier sera relancé, toujours pour y construire des logements.

Et l’ancien restaurant Courtepaille ? « Il va devenir un nouveau restaurant », a-t-elle confirmé. Un emplacement stratégique, à proximité des hôtels Ibis, eux-mêmes en cours d’agrandissement.

Quant à l’ancien Casino : Montceau – Un repreneur pour l’ex-Casino et la station-service – L’infoRmateur de Bourgogne

J.B.

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