Montceau – Les comédiens tombent le masque devant les élèves

 

Associer des élèves à des comédiens, ce n’est pas nouveau, c’est même aussi bon que manger cinq fruits et légumes par jour. Surtout que les élèves ne risquent pas d’intolérance au dialogue. C’est là encore recommandé par les professeurs.

Donc, une compagnie, enfin plutôt deux, l’une du Creusot, Thalia Ici et Maintenant avec Fanfan Calvel, l’autre, Moi non plus de Dordogne avec Laurent Eyllier, ont fait un « pot commun » pour élaborer un spectacle sur la peur qui s’intitule Ne ferme pas les yeux dans le noir. La peur du noir, c’est tout un programme.

L’un et l’autre ce sont donc retrouvés en résidence à l’auditorium des Ateliers du Jour à Montceau-les-Mines _ « un super lieu de travail avec un excellent accueil » notent les comédiens _, une première fois en octobre dernier et toute cette semaine avec, à chaque fois, la présence des élèves de l’écoles des Oiseaux de Montceau. Même pas peur !

Vendredi après-midi, s’achevait la collaboration entre comédiens et élèves avec la présentation d’un extrait du spectacle. Les jeunes spectateurs ont pu ainsi se rendre compte de l’évolution de la mise en scène, du décor et les masques que porteront Fanfan, Laurent et le musicien. « Ces masques ont passé le casting avant d’être retenus » explique Laurent  également metteur en scène.

Les masques précisément ont été la pierre angulaire des rencontres avec la troupe et les élèves. « Les enfants ont travaillé sur la conception des masques, nous les avons sensibilisés sur la matière et bien entendu sur l’expression corporelle » rapporte Fanfan, surnom réservé aux intimes que sont devenus les élèves.

La finalité est que ces jeunes enfants des Oiseaux viendront assister au spectacle à Montceau lors de la prochaine saison culturelle et comprennent toute la substantifique moelle de Ne ferme pas les yeux dans le noir. Sans doute verront-ils et remarqueront ils l’évolution de la mise en scène.

Déjà ce vendredi, ils ont compris que ces trois personnages masqués ne parlent pas, ils pensent et entendent ce qu’il y a dans leur tête. Ils pensent donc ils sont. Ils sont trois réfugiés qui tentent de chasser leur peur. Ils sont en fuite d’où la présence sur la scène de nombreuses valises avec à l’intérieur, un objet, disons fétiche, pour chacun d’eux. « Une valise, c’est un voyage, vingt valises, c’est une fuite » précise Laurent.

L’actualité racontée par des comédiens avec le concours d’élèves, c’est encore bien mieux qu’à la télé.

 

Jean Bernard

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