Elles sont mal payées, épuisées et en plus, les salaires ne tombent pas régulièrement sur le compte bancaire. Ce lundi 10 janvier 2022, sur la vingtaine d’aides à domicile ADMR (aide à domicile en milieu rural), quinze sont en grève. Et le salaire de décembre n’est toujours pas tombé !
Sur le parking du quai général de Gaulle à Montceau-les-Mines, elles et ils organisent leur piquet de grève autour d’un banc, juste en face du bureau de leur employeur. « Nous sommes là pour la journée et plus si besoin » assure Stéphanie Delahaye, représentante syndicale CNT (confédération nationale du travail).
Elle n’en peuvent plus. Leur salaire est le plus souvent en dessous des 1000 € par mois, « avec le remboursement des frais kilométriques » s’empresse de préciser l’une d’elles. Déjà ce n’est pas assez mais elles ont besoin de l’argent gagné au sueur de leur front. « L’essence pour aller travailler, aller d’un client à un autre, c’est nous qui la mettons, nous travaillons avec nos voitures. Nous faisons en moyenne une centaine de kilomètres par jour et tous les kilomètres ne sont pas remboursés ».
« Nous avons mis en place un système de paiement des salaires régulier. Dans l’association, nous avons 1 200 fiches de paye à traiter » précise le responsable de l’agence ADMR de Montceau. « Les salaires seront versés le 12 janvier » ajoute-t-il encore. « Oui mais les prélèvement se font du 1er au 10 de chaque mois » relance une gréviste. « Je ne vais plus faire passer le carburant en premier mais d’abord faire manger mon fils correctement ».
Bertrand Rebourg comprend le désappointement du personnel. « Nous ne pouvons pas nous permettre de vivre dans un tel climat, mettons-nous autour de la table pour trouver la meilleure solution ».
Un versement régulier des salaires est peut-être un casse-tête pour la direction mais il pourrait très vite s’effacer _ provisoirement _ si le travail d’aide à domicile était mieux considéré et rémunéré à sa juste valeur. « C’est loin d’être le cas » reconnaît Stéphanie Delahaye.
Certes, le kilomètre remboursé est passé au 1er janvier 2022 de 0.38 € à 0.40 €. Mais ce n’est pas avec un tel argument que l’ADMR et d’autres de ses concurrents, vont recruter. « Nous ne prenons plus de nouvelles prises en charge, nous manquons de personnel » stipule le responsable de Montceau. « La revalorisation salariale est de notre préoccupation » dit-il encore.
En fait, tout le monde est d’accord, le métier d’aide à domicile est trop mal payé alors que les autorités prônent le maintien à domicile. Cherchez l’erreur.
Jean Bernard
Difficile métier, très éprouvant physiquement et très mal payé. Le travail n’est pas récompensé à sa juste valeur. D’où la difficulté de recrutement pour ces professions. Vous êtes pourtant les maillons indispensables au maintien à domicile de nos ainés.
Courage à vous.
Allez voir le film « Debout les femmes » de François Ruffin, les conditions de travail et les situations ubuesques y sont très bien décrites. Courage à tous et toutes!
Je rappelle que depuis le 1er octobre 2021 grâce à l’application de l’avenant 43 -engagement paritaire validé par l’état- les salaires des personnels de l’aide à domicile ressortant de l’économie sociale et solidaire ont été revalorisé en moyenne de 14,5%. Pour donner des chiffres les salaires les plus bas ont été augmentés d’environ 80euros et pour les personnes les plus qualifiées de l’ordre de 300euros au moins .Grace à l’engagement du conseil départemental du 71 ces hausses de salaires donc de couts pour les associations ont été partiellement prises en charge par ce CD.
Ce qui est inquiétant dans cette article c’est qu’il semble que cette association n’arrive plus à payer les salaires. Quand on connait l’importance de cette association on s’interroge: mauvaise gestion? Absence de trésorerie? Il ne suffit pas de venir draguer les bénéficiaires dans les villes( car ADMR signifie aide à domicile en milieu rural) ni mettre à contribution les bénévoles .Il faut aussi assurer les obligations essentielles comme payer les salaires.
Bien entendu il reste que tout notre personnel de l’aide à domicile est très dévoué et de plus en plus soumis à des bénéficiaires difficiles et qu’il mérite le plus grands respect . Avec les mots il faut des actes concrets
Bonjour, j’ai toujours été, même au syndicat, pour la négociation avec des représentants formés, mais là connaissant trop bien le sort réservé à nos aides à vivre à la maison, je ne parle pas des salaires qui vous feraient tous pleurer à chaudes larmes, des conditions de transport ou il faut un véhicule et un portable pour valider votre arrivée et votre départ de chez nos anciens ayant besoin d’aides, c’est une appli qui moucharde en direct, dur d’aller pisser tranquille, c’est pratique pour les assoces employeurs mais « peu humain » je voulais écrire « chiant » ( mais ça fait trop macron).
Mesdames qui vous dévouez et pour certaines c’est une obligation pour vivre simplement, au prix de l’essence, à l’augmentation des énergies domestiques, à l’augmentation du « fameux » panier de la ménagères, avec ce covide qui sans vos précautions pourraient contaminer nos anciens quelquefois très faibles, ont ne peut vous laisser dans la « mouise » c’est tout simplement insupportable pour vous et nos anciens qui se retrouvent seuls. Alors après avoir décrit cette vie compliquée, du respect pour ces gens, que ce soit l’ADMR ou d’autres assoces d’aides au ménage, réglez ce que vous devez à vos employées pour elle c’est une nécessité, c’est vital pour garder la tête hors de l’eau.
A savoir que ce genre d’assoce dépend aussi(très souvent) des reversements par le CD des APA et autres aides d’état. La comptabilité est toujours tendue et il faut des pointures pour gérer.
Il est grand temps que ce personnel qui est invisible pour beaucoup, comme nos soignants et bien d’autres indispensables à notre société, soient rémunérés à leur digne valeur et en temps prévu.
Nous devons vous soutenir et vous encourager à retrouver votre Honneur et votre Dû qui nous le savons bien ne sera jamais à la hauteur du service rendu à notre société.
Merci à vous et ne lâchez rien, je ne suis pas un révolutionnaire, loin de là, mais le temps est à la régularisation de vos métiers. ( avec une encre sympathique j’écris : dans 3 mois il y a des échéances qui peuvent permettre d’accélérer les procédures après wait and see)
courage
GZO3