C’est effectivement une bonne nouvelle que de recevoir le label européen de voisins solidaires mais est-ce nécessairement un aboutissement ou une absolue nécessité de rendre les habitants plus solidaires ? L’ont-ils été, le sont-ils toujours, vont-ils le rester ?
Montceau-les-Mines labellisée « voisins solidaires au même titre que Tokoy, Dublin, Lisbonne » souligne Atanase Périfan, président de de la fédération européenne solidarités proximité (FESP) et créateur de la fête des voisins et de voisins solidaires. C’est gratifiant, voire élogieux pour une commune de 20 000 habitants. « Et Montceau est la première ville du département à le recevoir » précise Anatase Périfan. Donc à Montceau les voisins sont solidaires, ailleurs… on ne sait pas. A croire que c’est un luxe de se dire bonjour ou d’aider son voisin, d’aider tout simplement.
Et quand bien même la solidarité est l’une des priorités de la municipalité, « nous faisons face à des transitions relationnelles majeures de notre société à cause des évolutions technologiques » relève Marie-Claude Jarrot. « Le smartphone est ce changement, nous sommes proche et très loin à la fois ».
On ne se salue plus, on a peur de l’autre, heureusement « chez nous (à Montceau) on se salue encore mais c’est de plus en plus compliqué » note encore madame le maire.
Mener l’habitant de l’intention à l’action
Le monde virtuel est un monstre d’égoïsme, un monde en trompe-l’oeil où la vérité est encore plus invraisemblable que fausse où justement « la solidarité, cette générosité paraît suspecte » traduit Marie-Claude Jarrot. Ce label européen vient récompenser le travail des associations, du conseil des sages et des acteurs au quotidien qui font vivre la solidarité à Montceau-les-Mines. « Le but de cette opération est de mener l’habitant de l’intention à l’action » ajoute-t-elle.
Claude Cannet, vice-présidente du Département, chargée notamment des affaires sociales qui apporte 45 000€ de financement, Eric Boucourt, sous-préfet d’Autun et Atanase Périfan, ont tous admis que solidarité rime avec Montceau-les-Mines. « Ici transpire la générosité, vous avez le sourire, vous avez la banane » s’emballe le président de FESP. « Une main tendue, un sourire, ça n’a pas de prix ».
En somme, il faut réapprendre à prendre le temps de parler à l’autre. C’est au moins ce à quoi sont parvenus les gilets jaunes du Magny.
Jean Bernard
J’ai des doutes disait Raymond Devos, et ce n’est pas François Morel qui l’aurait contredit au détour du Theâtre du Rond-point.
Oui, j’ai des doutes sur la véracité de ce gage de solidarité, surtout quand je lis les vacheries que certains déversent sur d’autres, ici et sur un autre média local ; surtout quand les mêmes appellent récupération cette solidarité qui unit les hommes malgré leur diversité.
Mais si une telle distinction fait plaisir à quelques-uns, pourquoi ne pas leur laisser leurs illusions… en espérant qu’elles n’imitent pas celles de Balzac.