Nous vous avions narré l’incident émaillant le début du défilé syndical du 19 avril dernier. Robert Wattebled interpelant les militants en cortège pour leur signaler la présence d’un « espion », huissier de profession, qui prenait des photos de certaines personnes présentes dans le cortège.
Pour tout le monde, l’incident semblait clos, sauf que l’Officier ministériel en question n’a pas apprécié le tour joué et a porté plainte contre le syndicaliste pour tentative d’intimidation.
Nous avons contacté Robert Wattebled pour en savoir plus et connaître sa réaction.
« Pour moi, c’est de l’intimidation de sa part, dans le contexte actuel ça ferait bien de se « payer » un leader syndical local qui mène les mandataires du plaignant devant les prud’hommes et qui gagne les procès.
De plus, de quel droit, dans quels buts inavouables cette personne qui ne se présente pas aux organisateurs vient il photographier les participants à une manifestation ? La presse nous la connaissons, nous connaissons aussi les policiers qui assurent la sécurité des cortèges. Ce Monsieur, Me Montaner, n’est pas venu se présenter à nous.
Je ne l’avais pas reconnu tout de suite car il se cachait bien. J’avais eu l’occasion déjà de lui faire connaître mon opinion lorsque, lors d’autres mouvements ou occupations de lieux, il était venu espionner les militants syndicaux pour le compte de mandataires dont nous défendons des salariés ou chez qui nous luttons simplement pour assurer l’exercice des droits syndicaux de base.
Ce qui est ironique, c’est que le 2 mai 2017 je recevais l’ordre du mérite, drôle d’anniversaire. En même temps on cherche peut-être à énerver les camarades sur le terrain par des manœuvres pareilles ».
Il fait allusions sans doute aux 15 syndicalistes qui ont voulu pénétrer dans le commissariat avec lui et son avocat Me Vermorel… mais comme Robert Wattebled le dit « on ne répond pas sur des faits présumés, il m’est reproché de lui avoir touché le bras, ce qui, paraît-il, serait menaçant… Mais moi je défends les salariés, je défends le syndicalisme, c’est sûrement ça qui est visé».
Quelques militants CGT contactés et qui étaient présents le 19 avril disent qu’il s’agit là d’un faux procès car à aucun moment l’huissier n’a été menacé. Mais bon chacun doit avoir sa version…
Propos recueillis pour L’informateur par Gilles DESNOIX